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>>Cas de réconciliation entre soldats ennnemis lors de la première guerre mondiale

14 mai 2008
Auteur(e) : 
Barney et Julien

I) Contexte historique Des rivalités entre puissances

La première guerre mondiale est survenue suite à une longue accumulation de tensions entre les différentes puissances européennes, dont les ambitions coloniales et territoriales se révèlent incompatibles. L’Allemagne, qui a peu de colonies par rapport à ses rivaux français et britannique une politique qui vise à les égaler, la Weltpolitik initiée par l’empereur Guillaume II. Ainsi, l’Allemagne et la France convoitent toutes les deux le Maghreb. Ces divers projets de colonisation aboutissent à plusieurs crises diplomatiques, notamment au Maroc en 1905 et 1911. Ces rivalités existent également entrez le Royaume-Uni et l’Allemagne, qui, par sa production industrielle, commence à rivaliser avec « l’atelier du monde ». Il y à aussi l’affaire du chemin de fer de Bagdad, un projet qui permettrait à l’Allemagne d’accéder aux réserves pétrolières de la région. De nombreux autres facteurs politiques entrent également en jeu. Suite à la guerre de 1871 le chancelier Bismarck a cherché à diplomatiquement isoler la France, notamment en s’alliant à l’Autriche-Hongrie, puis à l’Italie. Mais la France répond en s’alliant à la Russie 1891, et en signant l’entente cordiale avec le Royaume-Uni en 1904 (il fait noter toutefois que ceci n’est pas une alliance militaire). Ce système d’alliances aura un rôle déterminant dans le déclenchement du conflit. Un autre effet du conflit de 1871 et l’annexion conséquente de l’Alsace et de la Moselle est de stimuler le nationalisme français. Il se transmet à toute la population par le biais de l’école, obligatoire depuis 1880. En Allemagne, l’idée du pangermanisme, le regroupement de tous ceux qui parlaient allemand, lancée par Bismarck, contribue à un important nationalisme. On retrouve également un fort nationalisme serbe et slave dans les Balkans, qui sera à l’origine de plusieurs conflits brutaux dans les années avant la guerre. Cette situation est à l’origine d’une forte méfiance, voir du bellicisme de la part des gouvernements et des état-majors des pays européens. Certains, comme l’état-major allemand en viennent à penser que la guerre est inévitable. Il élabore par conséquent le plan Schlieffen, dont la stratégie est de gagner une victoire rapide à l’ouest, afin de pouvoir ses efforts contre la Russie.

Le déclenchement de la guerre

L’histoire est bien connue : le 28 juin 1914 l’archiduc François Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie est assassiné par un jeune nationaliste serbe à Sarajevo en Bosnie. L’Autriche-Hongrie, encouragé par l’Allemagne lance un ultimatum à la Serbie. En réalité, elle cherche à étendre son influence et à endommager la puissance de la Serbie. Ils cherchent à déclencher la guerre, persuadés qu’elle restera localisée et que la Russie n’interviendra pas pour défendre son allié serbe. Ceci était une erreur, et quelques jour après le lancement de l’ultimatum, la Russie entre en guerre contre l’Autriche-Hongrie et l’Allemagne. Celle-ci estime que sa seule solution est d’amorcer le plan Schlieffen, déclare la guerre à la Belgique dans le but d’attaquer la France. Le Royaume-Uni déclare alors la guerre l’Allemagne et à l’Autriche-Hongrie. L’Italie, qui n’avait pas été incluse dans les discutions secrètes de ses alliés, proclame sa neutralité. Ainsi débute la guerre. Dans tous les pays belligérants les soldats sont mobilisés. La plupart des discussions s’étant déroulée aux plus hauts niveaux des gouvernements derrière des portes fermées, les Français sont assez surpris. La majorité des hommes se résignent à faire leur devoir patriotique. La guerre de mouvement

Conformément au plan Schlieffen, l’armée allemande attaque par le nord, envahissant au passage le Luxembourg et la Belgique neutre. Les troupes françaises et Anglaises postées le long de la frontière. Une contre offensive, montée précipitamment, échoue, et la 1ère armée allemande, commandée par von Kluck, arrive à 40 km de Paris. Cependant, il dévie par rapport au plan Schlieffen, et se dirige vers le sud-est, espérant prendre les alliés à revers. Ce changement brutal pousse Gallieni, en charge de la garnison de Paris d’envoyer ces troupes en renfort contre l’armée allemande. Pour cela, il réquisitionne les taxis de Paris, c’est l’épisode des « taxis d la Marne ». Ce soutien inespéré contribue à la victoire alliée de la Marne, après qui halte l’avancé allemande. La situation se stabilise, et les deux adversaires commencent une longue série de tentatives de déborder l’autre par le nord ouest, c’est ce que l’on a appelé la « course à la mer ». Finalement l’armée allemande ne parvient pas à prendre Calais. Les deux armées se stabilisent alors sur une ligne continue de 780 kilomètres, allant de la mer du Nord à la Suisse.

La guerre de position

Le long du nouveau front, les deux armées creusent précipitamment des tranchées et les fortifient au mieux qu’ils peuvent. La guerre stagne et les soldats tentent de s’accommoder de leur nouveau lieu de vie. La guerre devient une guerre d’usure : l’objectif est d’éroder les ressources matérielles et humaines, ainsi que le moral de l’adversaire.

Le quotidien dans les tranchées

La routine du soldat commençait environ une heure avant l’aube, lorsque tous les occupants de la tranchée devaient se placer sur une marche légèrement surélevée juste devant le parapet. L’objectif était de pouvoir défendre la tranchée, sachant que la plupart des attaques avaient lieu à cette heure, ou au crépuscule, afin de profiter du couvert de l’obscurité. Pour plus de protection et pour briser la tension, quelques tir étaient souvent envoyés dans la brume matinale. Après ce rituel, les soldats nettoyaient leur fusil et leur équipement, sous l’inspection des officiers et sous-officiers. Puis venait l’heure du petit déjeuner. Celle-ci a souvent été l’occasion de trêves officieuses pour la durée du repas. Bien que réprimées lorsqu’elles étaient découvertes par les officiers supérieurs, ces trêves sont apparues tout au long de la guerre, particulièrement dans les régions les plus « calmes » du front. Le reste de la journée des soldats était principalement occupée par des corvées. Il pouvait s’agir de réparation et de maintenance, ou, lorsqu’il avait plu, de pomper l’eau. Une tâche particulièrement dépréciée, et par conséquent souvent donnée en punition était l’entretien des latrines. En plus des désagrément normaux, ce travail pouvait se révéler dangereux. En effet, les latrines étaient creusées dans des tranchées annexes, qui, sur les premières lignes étaient vers l’extérieur des lignes, pour dissuader les hommes d’y rester trop longtemps. De plus, une activité importante pouvait attirer le feu de l’artillerie ennemie. Entre leurs corvées, les soldats s’occupaient par de petits travaux manuels, ou en écrivant des lettres et en lisant celles qu’ils avaient reçues. Il pouvaient également essayer de prendre un peu de sommeil, bien qu’il soit souvent bref. Au crépuscule, on répétait le même rituel qu’au matin. Ensuite, sous couvert de la nuit on pouvait effectuer des travaux de maintenance et d’approvisionnement. Une autre tâche nocturne périlleuse était d’effectuer des patrouilles dans le no man’s land et de tenir des postes d’écoute à proximité des positions ennemies. Lorsque deux telles patrouilles de camps opposés se rencontraient, elles pouvaient soit discrètement passer leur chemin, soit engager un combat au corps à corps, le son d’une arme à feu risquant d’attirer des tirs de mitrailleuse des deux camps.

Les difficultés de la vie dans les tranchées

La première guerre mondiale est l’occasion de progrès important dans le domaine de l’artillerie. De plus, la guerre s’est industrialisée. Ceci abouti à une puissance de feu considérable, et les soldats dans les tranchés ne sont pas épargnés. Les pilonnages sont fréquents particulièrement avant les offensives, où ils duraient plusieurs heures. Pour aggraver la situation, dès 1914, on assiste aux premières attaques au gaz. C’est d’abord du gaz lacrymogène qui est utilisé (pour la première fois par l’armée française en août 1914), et par la suite du gaz toxique. Ce qui aggrave également le moral des soldats est un sentiment d’impuissance face aux armes modernes comme les cannons et les mitrailleuses, qui pouvaient tuer avant même que la victime l’ait aperçu. Mais plus que l’armée adverse c’est la boue et la vermine qui sont les pires ennemis des soldats. L’intérieur des tranchées est formé de terre qui devient rapidement de la boue en cas de pluie. De plus, elle fragilise le tranchées, qui courent alors le risque de s’effondrer. Dans cet environnement peuplé, boueux et malsain, la vermine et les parasites prolifèrent. Il y d’abord les rats, qui se nourrissent des cadavres abondants et atteignent des tailles impressionnantes. Ensuite, il y a les poux et les morpions, qui se glissaient dans les coutures des vêtements. Ces créatures participaient à répandre des maladies, principalement la fièvre des tranchées, qui bien que rarement meurtrière, était particulièrement violente, et pouvait aboutir à plusieurs semaines de convalescence. Une affliction répandue, particulièrement était une infection fongueuse du pied, due à une forte humidité et à de mauvaises conditions d’hygiène, qui pouvait mener à la gangrène. Un point qui a particulièrement choqué les visiteurs aux tranchées était l’odeur causée par les cadavres en décomposition, les latrines, la grande concentration d’hommes non-lavés, ainsi que la poudre, la boue stagnante, le tabac...

II) Cas de fraternisation entre soldats de camps opposés

Importants évènements de réconciliations à Noël 1914

La trêve de noël 1914 est très certainement l’un des évènements les plus marquants de la première guerre mondiale, bien que celle-ci à été souvent ignorée ou censurée à son époque. Dans certains endroits elle a débuté le soir de Noël et dans d’autres le jour même de la fête. Elle s’est étendue sur deux tiers du front germano britannique, et plusieurs milliers de soldats y ont pris part. Et le plus étonnant est que, cette trêve s’est propagée de manière spontanée et indépendante, à la suite d’initiatives sur le terrain. La Trèves de Noêl 1914 eu lieu entre les soldats britanniques et les soldats allemands, ainsi que sur certaines lignes de front tenues par des français et des belges. Selon le journal britannique Daily Telegraph, correspondant de guerre, des soldats allemands réussirent à faire passer un gâteau au chocolat à des soldats britanniques en face avec un message demandant qu’il y ait un cessez le feu plus tard dans la soirée pour qu’ils puissent célébrer Noêl et l’anniversaire de leur capitaine. Ils proposèrent un concert à 19h30, dont le signal sera donné par des bougies allumées et placées sur les parapets de leurs tranchées. Les britanniques acceptèrent la proposition et en retour envoyèrent du tabac. A l’heure prévue, des allemands sortirent de leurs tranchées et commencèrent à chanter des chants de Noêl, applaudis par les britanniques qui à leur tour entonnèrent leurs traditionnels chants de Noêl, applaudis par les allemands. Dans certaines tranchées, ce sont des sapins de Noêl miniatures plantés sur les parapets et décorés de bougies allumées qui donnèrent le signal des célébrations de part et d’autre. Comme le montre l’extrait d’une lettre d’un soldat britannique, relatant la trêve de 1914. « Je n’avais jamais espéré voir une telle vue, étrange et agréable à la fois. Des tas de petites lumières brillaient tout le long de la ligne allemande, de gauche à droite aussi loin que les yeux pouvaient voir. "Qu’est ce que c’est" ai-je demandé tout étonné ? John m’a répondu : "des sapins de Noêl !". Et oui c’était bien des sapins de Noêl que les allemands avaient placés devant leurs tranchées, avec des bougies ou lanternes qui éclairaient. Et puis nous avons entendu leur voix chantant : "Stille nacht, heilige nacht ... "[...]. Une fois les chants terminés, les hommes dans nos tranchées ont applaudi. Oui, des soldats britanniques ont applaudi des allemands ! Puis l’un des notres s’est mis à chanter et nous l’avons tous accompagné. »Le jour de Noël, certains soldats des deux côtés commencèrent à s’aventurer dans le "no man’s land" qui séparaient les tranchées ennemies, et s’échangèrent des cigarettes et autres cadeaux qu’ils avaient reçus dans leurs colis. Certains allèrent même jusqu’à organiser des parties de football improvisées avec des ballons de fortune. Ensuite, en dehors de ces gestes de fraternisation, les soldats mirent a profit cette trêve pour aller ramasser les cadavres de leurs camarades tombés, et leur donner une sépulture décente, ce qu’ils n’osaient faire auparavant de peur de se faire tuer. Cette Trêve a duré toute la journée et à certains endroits même plusieurs jours, jusqu’à ce que les autorités militaires y mettent un frein. Les soldats, des gens du peuple, avaient fraternisé, et avaient ainsi montré qu’il était possible de se parler, et d’arrêter de s’entretuer

Autres cas de fraternisation

Hors mis la trêve du Noël 1914, l’horreur, parfois insoutenable, rapportée par différents témoignages de poilus, se trouve parfois traversée par d’autres éclairs d’humanité, rares et brefs, mais néanmoins réels : les scènes de fraternisation entre soldats sur le front. On peut citer le cas du Noël 1915 dans la Drôme, plus précisément entre le dimanche 26 décembre 1915 et le mercredi 5 janvier 1916. On suppose qu’en raison des conditions climatiques déplorables sur ce front, pas un coup de feu n’est tiré, tout le monde se promène à découvert à 20 mètres de distance. « D’une tranchée à l’autre, l’ennemi a pris un visage. Cet ennemi était un homme comme vous ; comme vous et moi, à la moindre pause, il boit, il rigole... ». « Les Allemands regardent nos cuisiniers qui nous servent à manger et à boire, ils font signe de leur en porter. On ne se croirait plus en guerre. » (Extraits tirés des carnets d’un poilu de Tulette : Raoul Monier). (Photo ci-dessus : soldats français et allemands rassemblés à Noêl 1915). Au même moment, dans le secteur de Neuville-Saint-Vast, les tranchées étant inondées, soldats français et allemands durent sortirent et commencèrent à fraterniser. Un peu plus tard, après un discours, un soldat allemand brise son fusil dans un geste de colère "des applaudissements éclatèrent de part et d’autre et l’Internationale retentit".Autre cas de fraternisation en janvier 1917, où un soldat français rapporte : " Les boches nous font signe avec leurs fusils qu’ils ne veulent plus tirer sur nous ; si on les obligeait, ils lèveraient en l’air". Ou encore, toujours en 1917, mais cette foi-ci en septembre, dans les Vosges « il y en a un [soldat allemand] qui a pris son fusil et l’a agité la crosse en l’air » (on note que 1917 est une année où de nombreuses mutineries ont eu lieu). Avant décembre 1914 et bien après, tout au long de la guerre, les scènes de fraternisation se sont répétées sur tout les fronts : à l’Ouest entre soldats allemands et britanniques ou français, à l’Est entre soldats russes et allemands ou austro-hongrois, sur le front austro-italien entre soldats autrichiens et italiens. Partout, les mêmes scènes de partage de boisson, nourriture et cigarettes qui volent de tranchée à tranchée, les mêmes tentatives pour s’échanger quelques mots (certains regrettent de ne pas parler la langue de celui d’en face). Et l’on s’entend le plus souvent pour ne pas s’entretuer (les historiens eux-mêmes ont appelé ça le "vivre et laisser vivre"). Ces autres cas de fraternisation ont donc bel et bien eu lieu, mais peu de témoignages y font allusion.

Conséquences des fraternisations

Même si des cas de fraternisations eurent lieu tout au long de la première guerre mondiale. Ceux-ci ont été fortement entravés par les autorités militaires de l’époque des différents camps qui qualifiaient ces actes d’ « intelligence avec l’ennemi ». En effet, après la trêve du Noël 1914, les soldats furent beaucoup plus surveillés par leur hiérarchie. Car celle-ci avaient reçu comme ordre de veiller à se que cet évènement ne se reproduise pas, et d’infliger des sanctions très lourdes à ceux qui le reproduirait, allant jusqu’à la peine de mort. Par exemple, un médecin envoya au journal l’illustration, qui la fera connaître dans le monde entier, la moins compromettante de ses photos, ce qui lui vaudra quand même soixante jours d’arrêt de rigueur. Certain commandants donnaient l’ordre de tirer sur n’importe quel soldat qui tenterait un quelconque projet de fraternisation avec le camps opposé. Certaines zones, jugées trop calmes, ont même été bombardées pour éviter une éventuelle tentative de fraternisation. Tout cela montre bien l’acharnement mené par les autorités pour éviter ces différents évènements qui ont tout de même eu lieu certaines fois. Ce qui montre bien l’importante lassitude de la part des soldats face à cette guerre que l’on peut qualifier de « boucherie », et qui provoquera la mort de huit millions d’hommes.

III) Regard actuel sur les évènements de réconciliation

Découvert tardive des événements de fraternisation

En France, pendant longtemps, le sujet des réconciliations entre soldats ennemis à été un sujet peu mentionné, voir tabou, et par conséquent, méconnu. Une première explication à cela est d’abord explicable par un manque de sources et, plus généralement, la discrétion qui a rapidement entouré les évènements. En effet, de nombreux officiers ont cherché à les minimiser, craignant les représailles de la part de leurs supérieurs, en racontant, par exemple, que les avances venaient uniquement de l’ennemi, et qu’ils on accepter uniquement pour obtenir des informations. Quant aux hommes de troupe, ils avaient à craindre la censure de leurs lettres et de nombreux carnets on seulement été découverts après la révélation des évènements. Une autre explication est que ces fraternisations aient bu être considérées comme des actes de lâcheté ou de trahison : pour ceux qui ne participaient pas au combat, il est difficile d’imaginer comment l’ennemi devient un ami et un camarade. On peut noter que ce tabou a surtout été présent en France : des lettres au sujet des réconciliation on été publiées dans la presse britannique de l’époque.

Interprétation morale, questions posées par rapport à l’intérêt de la guerre, la valeur des sacrifices

Il est évident que ces plusieurs cas de fraternisation, durant une guerre sanglante et relativement longue (quatre ans), montre bien l’incompréhension et la lassitude de ces soldats qui pourtant, au départ, sont partis se battre avec fierté pour « l’honneur de la France », avec dans l’esprit que cette guerre serait la dernière, « la der des der ». Et qui au final, ont vu une guerre qui n’en finissait jamais et où les morts ne faisaient qu’accroître. On commence alors à se poser la question de l’intérêt la guerre : autant de morts pour un résultat qui n’aboutit à rien mis à part un bilan humain et économique catastrophique. Ce qui est contraire à l’idée initiale que l’on se faisait de celle-ci. Cela est bien sur valable pour les différents camps (principalement France, Allemagne et Angleterre). Au beau milieu de cette « boucherie », ceux-ci sont saturés sur le plan moral, l’absence d’espoir et une destiné croisée les emmène à fraterniser. Les ennemis deviennent alors en quelques sortes des amis et se rendent compte d’un désespoir commun. « Alors que je me dirigeais vers nos tranchées, un vieil allemand m’a dit me serrant le bras : « mon dieu pourquoi nous ne pouvons pas avoir la paix et rentrer chez nous ? » Je lui ai répondu gentillement : « il faut poser la question à votre empereur. » Il m’a regardé et après avoir réfléchi, il m’a répondu « peut être mon ami, mais, nous devons aussi poser la question à nos coeurs ». (Extrait d’une lettre écrite par un soldat Anglais lors de la première guerre mondiale). On peut donc dire que si des hommes en théorie ennemis se sont liés d’amitié malgré le fait qu’ils étaient dans des camps opposés d’une guerre sanglante est très certainement dû au fait que ceux-ci étaient désespérés de voir que ce conflit ne mènerait à rien. A ne cesser de s’entretuer sans raisons, ces hommes en sont venu jusqu’à se serrer la main et partager leur souffrances. Cela montre bien l’absurdité de cette guerre face au conflit qui s’enlise avec plusieurs millions de morts. Surtout en pensant que cette guerre qui devait être la « der des der », se renouvellera une vingtaine d’années plus tard (néanmoins pas pour les mêmes raisons). Qu’ont apporté ces fraternisations à cette guerre ? « Toutes les nations disent qu’elles veulent la paix. Mais ce matin de Noël je me demande si nous la voulons vraiment ? »

Article tiré du site : http://ubiwiki.free.fr
Rubrique:  Les cas de fraternisation pendant la première guerre mondiale