Ubiwiki

>> Le coffre à outils technologiques et pédagogiquesdes enseignants de la formation professionnelle du Québec

>>Le gratuit sur internet : une arnaque ?

14 mai 2016
Auteur(e) : 
Laure et Adèle

Youtube, plus d’un milliard d’utilisateurs par jour, Facebook , 1,49 milliards par mois, Candy Crush Saga , 132 millions d’utilisateurs par jour et ainsi de suite. Tous ces sites et applications qualifiés de gratuits le sont-ils vraiment ? Nous nous sommes posés la question ...

De nos jour, on voit de plus en plus de sites, d’applications, de réseaux sociaux qui se présentent comme gratuit d’utilisation. Cependant, pour une très grande majorité d’entre eux ce n’est pas le cas même si une partie des utilisateurs ne le sait pas. En effet, les créateurs de ces sites et de ces applications sont rémunérés à l’insue des utilisateurs et de façon détournée. Pour cela ils utilisent deux idées qui leur permettent de gagner de l’argent. Tout d’abord, il y a la publicité. On croit souvent qu’elle est là pour nous pousser à consommer, ce qui est aussi le cas bien entendu mais elle sert aussi à rémunérer les créateurs. En effet, cela semble logique, l’entretien d’un site a un coût pour celui-ci, si il ne faisait pas de recette, le site fermerait. Donc quand il y a des publicités à côté du contenu du site comme Facebook ou quand on joue à un jeu sur notre portable, cela veut dire que le créateur gagne de l’argent1. Leur deuxième idée est le freemium un modèle économique qui a pour but d’amener l’utilisateur vers une application qui est en apparence complètement gratuite mais qui ne l’est pas entièrement2. Ces applications là sont en grand nombre sur des plateformes de téléchargement dont les plus connu sont Itunes et Play Store. Elles sont présentées comme gratuites mais les accessoires, les niveaux complémentaires et l’argent virtuel du jeu ne sont jamais gratuits même s’ils ne coûtent que quelques euros, ils sont payants 3. Cependant, les différentes plateformes préviennent les utilisateurs à l’aide de trois mots qui sont « achats via l’application » que tout le contenu du jeu n’est pas à 100% gratuit. Mais ce n’est pas seulement pour cela que Internet n’est pas gratuit d’utilisation.Car il est absolument nécessaire d’avoir un abonnement à Internet et celui-ci n’est pas gratuit comme nous le savons tous4.

Grooveshark offre un bon exemple des enjeux de la gratuité sur internet.

Au commencement, trois étudiants de la faculté de Floride souhaitent créer un service de streaming dans un marché en expansion en 2007. C’est alors que Sam Tarantino, Andrés Barreto et Josh Greenberg fondent leur propre service en 2006, Grooveshark, avec des particularités : au lieu de signer des accords avec les maisons de disques, ils laissent les utilisateurs du site ajouter eux-mêmes des morceaux de musique entier sur leur plateforme de musique. Pour cela, l’entreprise c’est toujours abritée derrière ce que le droit americain nomme le « safe harbour », une disposition prévue par le Digital Millennium Copyright Act de 1998. Selon ce texte, une plate-forme de partage qui agit comme un intermédiaire technique sans intervention sur le contenu qu’elle a, n’est pas responsable du contenu mis par ses utilisateurs tant qu’elle supprime toute infraction au copyright signalé par un ayant droit. Ils n’utilisent pas non plus de publicité. C’est alors que le catalogue s’enrichit de jours en jours. En 2010, le site compte plus de 6,5 millions de visiteurs uniques chaque mois dans le monde entier et il propose plus de 7 millions de titres en tout. Au fil des années l’entreprise de ce trio floridien devient un poids lourd de l’industrie musicale. Plus les années passent, plus le site est reconnu et plus le nombre de morceaux de musique augmente. Mais après cela, le rêve de ces trois étudiants tourne au cauchemar. En effet, des majors de l’industrie du disque leur font subir beaucoup de procès car certain de leur employés ont créé des faux comptes sur Grooveshark et ont commencé à mettre des titres de musique sur la plateforme ce qui leur est en principe interdit par le « safe harbour ». C’est plus de 5900 morceaux qui ont été ajoutés par ces employés. Cela leur a valu d’être condamnés par le tribunal fédéral de New York pour violation de droit d’auteur. C’est alors que la plateforme ferme ses portes le 1 mai 2015 suite à ses condamnations car sinon Sam, Josh et Andrés devait payer une amende qui s’élevait à plus de 700 millions d’euros. Les fondateurs ont quand même laissé un mot à l’intention des utilisateurs sur la plateforme :

« Dans le cadre d’une transaction amiable avec les plus grandes maisons de disques, nous avons accepté de cesser immédiatement nos opérations, d’effacer toutes les œuvres en stock couvertes par des droits d’auteur et de renoncer à la propriété du site, de nos applications mobiles et de notre propriété intellectuelle, y compris nos brevets et droits d’auteur » Le Monde Cette étude cas nous montre que une plateforme, un site ou une application qui serait entièrement gratuite ne peut survivre dans le temps.

Pour conclure, si on nous demande si le gratuit sur Internet est vraiment gratuit, nous répondrons que non car la publicité, le freemium (et l’abonnement Internet) sont autant de choses qui font que le gratuit sur Internet n’existe pas vraiment ou si c’est le cas le projet ne pourra pas survivre dans le temps.

Article tiré du site : http://ubiwiki.free.fr
Rubrique:  1S2 :