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>>L’Historien et les Mémoires de la Guerre d’Algérie (essentiel)

10 octobre 2015
Auteur(e) : 
Dylan

L’Historien et les mémoires de la guerre d’Algérie.

  Quelles sont donc les mémoires de la guerre d’Algérie ? Quelles relations entretiennent-elles entre elles ? Dans ce contexte, les historiens peuvent-ils faire entendre un discours dépassionné reposant sur des réalités vérifiées ? 

I - 1962-1980 : La divergence initiale des mémoires officielles de part et d’autre de la Méditerranée ...

a) En Algérie, la mémoire est alors mythifiée

► Le FLN au pouvoir impose un unanimisme du récit officiel de ce qu’il nomme « révolution nationnale ». Il s’agit alors du mythe de l’unité du peuple algérien.

► Les faits d’armes sont commémorés (ex : Palestro).

► Guy Pervillé parle alors d’hypermnésie.

► Benjamin Stora et Mohammed Harbi évoque également un frénésie commémorative.

► La mémoire officielle transmise par le FLN occulte les crimes de guerre commis par les indépendantistes (mutilations de Palestro).

► Elle insiste plutôt sur les violences commises par l’armée française (torture). « La Bataille d’Alger » de Gillo Portecorvo (1966) en est l’exemple concret.

b) En France, elle est « ensevelie » [Benjamin Stora]

► « La Bataille d’Alger » est interdit dans les salles

► Les autorités françaises cachent la vérité sur les « événements d’Algérie »

Amnésie, politique de l’oubli : les actes de tortures niés ou présentés comme exceptionnels

► Pas de commémoration, oubli volontaire

c) Les rapports entre mémoires officielles et histoire sont alors difficiles.

► Problème d’accès aux sources : les archives sont confidentielles, inaccessibles

► En France, les travaux sont rares : "Avoir 20 ans des les Aurès" de René Vautier

► En Algérie, la censure interdit un discours historique non conforme au discours officiel

► Marc Ferro : « guerre de la libération » « sous surveillance »

II - ... n’empêche pas l’émergence de groupes porteurs de mémoires rivales voire conflictuelles (ensemble de la période).

a) La mémoire ignorée des rapatriés d’Algérie

700 000 pieds-noirs rapatriés en 1962

► Retour difficile en métropole : trahis par De Gaulle

► Nostalgie du passé colonial sous ses aspects positifs : « nostalgérie »

b) La mémoire ignorée des harkis.

► Les harkis sont abandonnés par le gouvernement français et massacrés par le FLN

► Malgré le cesse-le-feu, 70 000 victimes harkis

► En France, ils sont en margent de la société et réclament une meilleure considération

► En Algérie, ils sont présentés comme des traîtres.

c) La mémoire des enfants d’immigrés.

► Le « Marche des Beurs » (1983) : malaise social des enfants d’immigrés lors des 30 glorieuses

► Difficulté à se faire une place dans la société française

Groupe de mémoire demandant un autre discours sur la guerre d’Algérie

d) La mémoire des anciens combattants.

Anciens combattants considérés comme tels qu’à partir de 1999 (FNACA)

► Les soldats publient leurs mémoires, mais cela est plus difficiles pour les appelés

Difficulté de raconter les horreurs de cette guerre

e) En Algérie la contestation de la mémoire du FLN.

► Les berbères dénoncent l’unanimisme de la mémoire officielle du FLN.

► Mise en avant de la diversité des combattants indépendantistes réclamée

Mouvements islamistes en opposition au FLN

III - Entre crises et convergences des mémoires (1980-nos jours)

a) Les progrès de l’Histoire...

► Années 80 : ouverture partielle de certaines archives

► Travail scientifique rigoureux : premier universitaire sur l’Algérie en 1988

► Rappel de la répression meurtrière de la manifestation organisée par la section française du FLN (1961)

► Le général Aussaresses reconnaît les tortures et éxécutions sommaires

b)...n’empêche pas que des tensions demeurent sur les enjeux de mémoire entre l’Algérie et la France.

► Demande de l’Algérie d’une repentance unilatérale à la France

► Loi sur les bienfaits de la colonisation : cessité mentale et négationnisme d’après le président algérien Bouteflika

► François Hollande parle en Algérie de « système profondément injuste et brutal »

c)...et en France.

Officialisation de la « Guerre d’Algérie » (1999)

► Appelés et soldats obtiennent le statut d’anciens combattants

Le « 19 mars » est contesté par des groupes de mémoires (harkis et pieds-noirs)

► Loi sur le rôle positif de la colonisation constestée

Abrogation un an plus tard par Jacques Chirac

Conclusion :

► « La Bataille d’Alger » : reflet des tensions mémorielles liées à l’Algérie

Plusieurs mémoires parfois en conflit

L’Histoire rationalise peu à peu ces mémoires

► Les polémiques demeurent

Source :

Cours d’Histoire de Mr Nérée sur L’Historien et les Mémoires de la Guerre d’Algérie, http://www.ubiqwity.com/ubik1/ubik1access/cahiers/terminale/terminaleS/histoire/1memoire/1historienmemoirealgerielecon.htm

Article tiré du site : http://ubiwiki.free.fr
Rubrique:  Histoire