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>>Journal de projet 9 : Une brève histoire de la résistance à Auch et dans le Gers

27 novembre 2014
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L’origine des résistants de la première heure dans le Gers est multiple. Dès 1940, Fernand Maurroux, Ernest Vila, Georges Daubèze, Jean Bourrec, Auguste Sempé, Alexandre Baurens refusent de faire allégeance au régime de Vichy et se rallient au mouvement Liberté fondé par François De Menthon et Pierre-Henri Teitgen. Ils sont industriels, instituteurs, vétérinaires, carrossiers ou agriculteurs. Mais des militaires comme Louis Villanova les rejoignent également. Par ailleurs, des soldats d’un régiment installé à Auch, le Deuxième Dragon, préparent la reprise des combats en cachant du matériel de guerre à l’initiative de l’un des officiers : le lieutenant-colonel Schlesser. Dans la ville, des jeunes également prennent l’engagement de tout faire pour libérer la France. C’est le cas de Jeanine Morisse. Avec 15 camardes d’une vingtaine d’année, elle prend l’engagement dès le 18 juin 1940 dans une des salles de l’actuelle médiathèque, de s’opposer à l’envahisseur et elle intègre un réseau. Il faut dire qu’autour de Liberté et de Vérité qui fusionnent en 1941 pour devenir Combat émergent d’autres mouvements. C’est le cas de Libérer et Fédérer fondé entre Toulouse et le Gers par l’intellectuel italien Silvio Trentin, de Franc-Tireur à Eauze et à Lectoure ou encore de Libération à Auch et à Riscle. Ces différents mouvements font circuler des tracts et impriment désormais des journaux comme les « Cahiers de Libération ». Mais cet engagement est périlleux. Ainsi Georges Daubèze est-il arrêté le 25 novembre 1941 par les forces de l’ordre de Vichy.

Le contexte change à partir de novembre 1942. La Wehrmacht envahit alors la zone sud en réponse au débarquement alliée en Afrique du Nord. Le Deuxième Dragons est démobilisé. Mais clandestinement, sous la couverture de chantiers forestiers des soldats constituent les premiers maquis à Berdoues, Ponsampère, Manciet, Ordan-Larroque Miélan. Les anciens Dragons forment ainsi l’Armée Régulière (AR). Les effectifs des maquis sont ensuite gonflés par l’arrivée de réfractaires au service du travail obligatoire (STO) mis en place en février 1943. En relation avec des agents des services secrets britanniques, le Special Operation Executive (SOE), ils s’entrainent et cachent les armes parachutées à partir de 1943. Au printemps 1943 s’amorce un processus d’unification avec la création des Mouvements Unis de la Résistance (MUR). Combat, Libération et Franc-Tireur sont alors réunis. L’armée secrète est alors leur expression militaire (AS). Le processus d’unification de la résistance connaît cependant des limites comme l’illustre le désaccord entre les représentants locaux de l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA) qui veulent résister sans faire de politique et les représentants du MUR. Par ailleurs, les journaux continuent d’être publiés clandestinement. C’est le cas des « Cahiers de Libération ». C’est dans ces conditions que le chant des partisans est imprimé pour la première fois en septembre 1943, par l’Imprimerie moderne. Mais le personnel de cette imprimerie est arrêté par la feldgendarmerie, le 11 décembre 1943. Il faut aussi compter dans le département sur la brigade espagnole mise en place en 1943 par le républicain Thomas Guerrero dit « Camilo ».

A partir de 1944, il s’agit pour la résistance de préparer le débarquement puis de le soutenir. Au printemps 1944 la question qui se pose est de savoir s’il faut engager les combats contre l’ennemi ou attendre l’intervention alliée. La résistance s’organise alors en bataillons pour préparer le débarquement. Au sud du département se met en place le Bataillon Soulès. A l’ouest, le capitaine Parisot structure le Bataillon l’Armagnac, bien équipé grâce à l’aide de Georges Starr du SOE. La résistance peut aussi compter sur le Corps-Francs Pommiès et sur les Francs-Tireurs et Partisans à Vic ou à Miradoux Elle s’en prend également aux collaborateurs. Berthoumieu, milicien, agent de la felgendarmerie et président de la section locale du Parti Populaire Français (PPF) est abattu par la résistance devant le magasin des Nouvelles Galeries, rue Gambetta le 5 juin 1944. A partir du 6 juin 1944, s’engagent des actions de sabotage. Mais la réaction de la Wermacht ne tarde pas et les résistants subissent de lourdes pertes comme à Castelnau-sur-l’Auvignon en juin 1944 où de nombreux résistants français et espagnols tombent sous les balles allemandes. Le 7 juillet 1944, le maquis de Meilhan est décimé par une attaque. Le 19 août 1944, la garnison d’occupation quitte Auch. Les hommes de Parisot et de Guerrero entrent alors dans la ville libérée. Les différents mouvements de résistances unissent leurs efforts pour ralentir le repli des troupes nazies comme en témoigne la bataille de l’Isle Jourdain où la Wermacht est accrochée sur la Save. Le département libéré, l’épuration concerne 509 personnes dans le Gers. Elles sont emprisonnées dans le camp d’internement du Seilhan à la sortie nord d’Auch. La transition est assurée par un Comité Départemental de la Libération présidé par Ernest Vila.

Article tiré du site : http://ubiwiki.free.fr
Rubrique:  La culture e[s]t le pouvoir