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>>L’historien et les mémoires de la Guerre d’Algérie

5 octobre 2014
Auteur(e) : 
Solène

La mémoire : Faculté de conserver et de rappeler des états de conscience passés et ce qui s’y trouve associé. L’esprit garde le souvenir du passé. Aptitude à se rappeler certaines choses. Ensemble de fonctions psychologiques grâce auxquelles nous pouvons nous représenter le passé. Conservation dans le cerveau d’impressions qui continuent à influencer notre comportement. Faculté collective de se souvenir. Mémoire peut donc être individuelle comme collective. ( Définition du Petit Robert )

Introduction : La guerre d’Algérie ( 1er Novembre 1954, Mars 1962 ) a laissé des traces profondes dans mémoires Françaises et Algériennes. Les Accords d’Evian ( Mars 1962 )devaient mettre un terme au conflit entre les deux pays. Un demi siècle après, guerre continue de faire l’objet de polémique. Donc, travail des historiens est plus que jamais nécessaire. Années 2000 marquent tournant dans l’histoire des mémoires de cette guerre. Vague mémorielle déferle. L’ouvrage pionnier de Mohamed Harbi + Benjamin Stora " met fin à l’amnésie " et renouvelle les problématiques.

PROBLEMATIQUE : Pourquoi la France et l’Algérie ne parviennent-elles pas à forger une mémoire commune autour de la guerre qui les a opposées et pourquoi au sein de la société française plusieurs mémoires de la guerre opposent-elles et en quoi cela rend le travail de l’historien difficile ?

I - La mémoire silencieuse ou refoulée.

Raymond Aaron : 1er intellectuel que l’indépendance était inéluctable. France en guerre de 1939 à 1962. Fehrat Abas écrit en 1946 Le Manifeste du parti Algérien où il liste tout ce que veut le peuple algérien. Socle intellectuel du parti FLN. Camus, intellectuel, aimerait bien que la guerre se finisse sans violence. Ce qui lui vaudra d’être qualifié de " tiède ", manque d’implication dans le conflit, manque de courage. Attitude de mépris des Français pour les Algériens + répartition agricole inégale. Récit de gens qui ont été torturé par l’armée français ont été cachés, étouffés, ça dérange le pouvoir. En 1960, un numéro de l’Humanité va être saisi puisqu’il parlait de la torture. État n’assume pas ses responsabilités. Années 60 pas propice à un travail des mémoires immédiates car jeunes veulent profiter après la guerre.

II - L’historien face au réveil des mémoires. En 68, commence à vouloir des témoignages grâce à manif de Mai 68. Français conteste le fait que De Gaulle contrôle tout. Travail des histoiriens très incomplets : manque de témoignages, pas d’accès à tout les documents. Années 80 : mémoires des Pieds Noirs + Harkis ( indésirables chez eux et pas bien accueillis en France, 1 million de rapatriés casés dans des bidon-villes. ) Pieds Noirs contraints à l’exil, entraine donc nostalgie. 1980-1990 : mémoires des fils d’immigrés qui se sont durcies + radical car pas de reconnaissance de la France. Années 80 : crise économique profonde + montée du FN. Mémoires vont s’affirmer encore +. Mouvement " touche pas à mon pote " d’Harlem Desire qui donne l’impression que toutes les conditions sont réunient pour que le travail aboutisse. 1988 : Colloque à Paris 1991 : publication des comptes rendus de cette colloque La Guerre d’Algérie et les intellectuels français accent sur la dimension psychologique. 1995 : Parlement français se lance dans un débat visant à montrer les bienfaits de la colonisation.

III - l’historien confronté au choc des mémoires. Choc = confrontation / opposition Les mémoires n’impliquent pas forcément des discours violents. 10/06/1999 : AN s’achemine vers la reconnaissance d’expression : Guerre d’Algérie. Avant cette date terme : " opération du maintien de l’ordre en Algérie / Les évènements d’Algérie " mais pas de nom spécifique. 1995 : Chirac reconnait officiellement l’implication de l’état français dans la déportation des juifs. Désormais, on met les mémoires de la 2 GM en avant, mais pas celles d’Algérie. 2000 : la situation va se débloquer. Journal Le Monde publication d’un récit du calvaire qu’à endurer une jeune kabyle. Certains généraux vont passer aux aveux. Depuis 2003 : Journée nationale du souvenirs des victimes de la Guerre d’Algérie le 19 Mars. En Algérie, une histoire officielle a été mise en place. L’état français accorde aux historiens plus d’accès aux archives.

Conclusion : En France, les mémoires qui s’expriment ont évolué au fil des décennies et plusieurs groupes porteurs de mémoire ont accédé à une certaine visibilité soicale. Cependant, la grande visibilité n’intervient qu’après Octobre 1999 par une loi qui affirme qu’il s’est bien passé une guerre la bas. En 2003, nous adoptons une date pour rendre hommage. En Algérie, les mémoires n’ont pas vraiment fait un objet d’étude. L’Histoire a été confisqué par l’Etat à l’indépendance et c’est lui qui en garantie la fiabilité. Certains auteurs ont été expulsé car ils ont dénoncé cette histoire.

Article tiré du site : http://ubiwiki.free.fr
Rubrique:  Histoire