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>>La première guerre mondiale : une ou des expériences combattantes dans une guerre totale ?

12 janvier 2013
Auteur(e) : 

PB : A l’ occasion du premier conflit mondial, les combattants ont-ils une ou des expériences de la guerre ?

I La représentation de la guerre ...

a) Mobilisation des consciences...

Nationalisme revanchard développé après la guerre Franco-Prusse (1870-1871). Bataillons scolaires mis en place. Religion catholique qui contribue à la mobilisation des esprits : béatification de Jeanne d’Arc. Discours de guerre pour préparer les esprits (écoles, église, presse,...)

b) ....pour une guerre « démocratique »..

Citoyens-soldats réunis pour défendre la patrie. Conflit présenté comme la guerre des démocraties (France-Royaume-Unis) contre l’autoritarisme.

c) une guerre « héroïque »

Guerre représentée : courte, offensive (mobilité du Canon 75 pour mettre en œuvre le Plan XVII), peu coûteuse en hommes. Image du combattant : soldat debout, dressé. → Image d’une guerre héroïque. BLOCH et MAYER : guerre immobile de défensive à cause de l’armement moderne industrialisé.

d) ...pour favoriser l’engagement.

Acceptation, consentement à la guerre. Départ aux combats « la fleur au fusil ». Mais dans les campagnes : acceptation résignée. Hostilité de la guerre. Oppositions : socialiste Jean Jaurès (assassiné le 31 Août 1914). Mobilisation : 8 millions d’hommes. Cas de désertion rares. → aspect de massification de la guerre.

II ....à l’épreuve d’une ou des réalités d’une guerre totale (expériences combattantes)

a) Face à la réalité d’une mort anonyme dans une guerre industrielle....

Guerre offensive au début du conflit. Dès décembre 1914 → guerre de tranchées, dans le cadre de la guerre de position. Corps à corps. Artillerie : 70 à 80 % des blessures. → On ne sait qui l’on tue ni qui vous tue ! Conditions de combats très dures, tranchées sales (froid, vermine, maladies), gazs, aviation (repérage)→ endurées sur de longues périodes + rythme des permissions inégal. → guerre anonyme et industrielle. Guerre vulnérante. → 14 millions de victimes dans le monde. (1,3 millions en France) + 1 million d’invalides : « les gueules cassées ». → Guerre chevaleresque. Diversité des expériences combattantes.

b) Le rapport à l’ennemi.

Généralisation de la violence + diabolisation de l’ennemi. Apparition des actes de barbarie, de cruauté. BRUTALISATION : → des combattants → des sociétés civiles (touchées). Actes cruels qui s’auto-alimentent. Bombardements stratégiques et phénomènes de fraternisations.

c) une guerre acceptable ?

Permanence du sentiment national. Consentement à la guerre qui n’est ni systématique, ni inconditionnel, ni constant. Érosion du consentement (batailles de Verdun, et de la Somme). Phénomènes d’auto-mutilation : refus de retourner au front et non une agitation révolutionnaire. 1917 : grand mouvement de mutinerie (30000-40000 hommes) - contre le sacrifice inutile -lassitude -conditions de combat et de vie -injustices (permissions) Dans l’esprit d’une guerre patriotique : soldats-citoyens qui veulent la victoire.

III ...s’efface-t-elle au profit d’une autre à l’issue du conflit ?

a) L’image d’une guerre héroïque et patriotique.

Avant même la fin de la guerre : mise en place de dispositifs visant à rendre hommage à la mémoire des combattants. 25 Octobre 1919 : subventions de l’État pour la création de monuments aux morts. 24 Octobre 1922 : le 11 Novembre devient journée de commémoration nationale. Image d’une guerre démocratique, républicaine et patriotique. Monuments civiques (sans symboles religieux ou guerriers) → monuments laïques. Monuments patriotiques et républicains (figures symboliques, le plus souvent debout)→ gloire du sacrifice pour la patrie. Image d’une guerre héroïque.

b) ... ne correspondant que de façon limitée à la réalité de l’expérience combattante...

Omniprésence de la mort. → monuments funéraires (douleur, deuil) Violence et brutalité des combats + nature industrielle de la guerre rarement représentés sur les monuments aux morts. Une exception : le monument aux mort de Narbonne (1922).

c) Des monuments pacifistes.

Rares → but : dénoncer la guerre et ses horreurs. Monument aux morts de Gentioux : « Maudite soit la guerre » Monument aux morts de Gy-L’Evêque : « Guerre à la guerre » Discours de ces monuments en accord avec l’état d’esprit des 3 millions d’anciens combattants. → « Der des Ders » Pour les combattants : non pas des cérémonies militaires mais des cérémonies funéraires rendant hommage à des citoyens (donnés en exemple aux enfants des écoles).

Conclusion : Multiplicité des expériences combattantes. Guerre totale → mobilisation de tout les moyens (humains, économiques, technologiques) pour finalement l’emporter.

Définitions :

Guerre de mouvement : où la priorité est donnée à l’offensive et aux tentatives de débordement de l’adversaire.

Guerre de position : guerre où l’objectif est d’empêcher l’adversaire de progresser ; guerre défensive, d’usure, destinée à affaiblir l’adversaire pour tenter une offensive localisée pour rompre le front.

Brutalisation : Contagion des sociétés des pays belligérants en temps de paix par des habitudes, des pratiques de violences contractées sur le champ de bataille lors du premier conflit mondial.

Pacifisme : définition extensive employée pour désigner un sentiment immédiat, un attachement à la paix partagé par une large majorité des populations dans l’entre-deux guerres.

Expériences combattantes : tout ce que vit le combattant dans toute la durée de son combat. Guerre totale : guerre qui fait disparaître la distinction entre le front et l’arrière, où tout les moyens sont mobilisés : humains (combattants, main d’œuvre), économiques (industrie, agriculture, capitaux), politiques, armes (chars), technologiques, communication (presse, radio).

Première Guerre Mondiale : Débute le 28 Juin 1914 par l’assassinat de l’archiduc François-ferdinand à Sarajevo. Par le jeux des alliances entre la triple entente (France - Russie - Serbie) et la triple alliance (Allemagne - Autriche-Hongrie - Empire Ottoman). Conflit qui s’éternise jusqu’à 1918, et qui connaît trois grandes phases au cours desquelles alternent guerre de mouvement et guerre de position. Qualifiée de guerre totale.

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Images de monuments aux morts
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