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>>L’aide aux réfugiés Juifs dans la région Midi-Pyrénées

4 mai 2013
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Maurice Couairon, commandant de la police d’Auch

Malgré une collaboration intense dans la région certaines personnes courageuses prirent le risque de cacher les Juifs persécutés. Souvent inconnu ils méritent pourtant la reconnaissance de tous. Ainsi, nous avons essayé de mettre en valeur certaines de leurs histoires, souvent ignorées et pourtant si importantes.

I. Des juifs cachés

a- Le château de Dému un refuge pour les enfants Juifs

Au printemps 1940, les habitants de Dému, petit village situé à proximité de Condom, suivent la progressive avancée allemande. Les arrivées de réfugiés en provenance du nord se multiplient. Le 26 juin 1940, La Dépêche apprend aux gersois que la France est coupée en 2. Le département est placé sous l’autorité du gouvernement de Vichy. La situation s’aggrave encore à partir de 1942. Le 11 novembre, la zone sud est envahie, les Allemands traversent le Gers.  Livre :

La vie est de plus en plus difficile même si la région est rurale. Lors de l’hiver 1942-1943 la résistance s’organise. Les réfractaires du STO la rejoignent d’ailleurs non sans difficultés. C’est dans ce contexte qu’arrivent également de France et d’Europe de jeunes réfugiés.

 Entre novembre 1942 et mars 1943, des enfants et adolescents juifs se réfugient à Dému, au château de Seignebon. Ils étaient jusque là hébergés à Marseille, sous la direction du Rabbin Zalman Chneerson. En Novembre 1942 la situation politique s’aggrave et les allemands envahissent la zone libre. Soixante quatorze personnes quittent alors Marseille le 12 novembre 1942 avec l’autorisation du chef de police de la ville. Avec l’aide de la Croix rouge qui fait don de couvertures et d’aliments, de la préfecture qui offre des lits et du propriétaire du château voisin, ces personnes s’installent dans le château jusque là inhabité. Grace au rabbin, le château est vite remis en état et les terres réhabilitées. Ce dernier entretient des relations avec les autorités locales et départementales, le curé de la paroisse et l’archevêque Mgr Déguin. Il invite Mgr Théas évêque de Montauban lui aussi contre les déportations des Juifs. Ce rabbin sollicite peu les réseaux résistants de la région. Il obtient néanmoins des fonds de l’Union Générale des Israélites et France et du Joint Commitee (organisation américaine). En décembre 1942, l’installation est terminée mais il est impossible d’accueillir d’autres enfants faute de ravitaillement et de logements. A partir de février 1943, le gouvernement de Vichy devient tatillon, et exige de la préfecture du Gers une liste précise des pensionnaires du château. Le 24 février 1943, les gendarmes d’Eauze arrivent à Seignebon. Ils se déplacent lentement de façon volontaire semble-t-il, pour permettre aux enfants Juifs de se cacher dans les bois voisins. Mais le 21 mars 1943, le rabbin, averti par la préfecture du Gers, annonce aux personnes du centre qu’elles ne pourront plus être en sécurité au château. C’est la raison pour laquelle, le 22 mars 1943, quelques jeunes quittent Dému pour Grenoble car l’Isère est sous le contrôle de l’Italie qui semble moins persécuter les Juifs. Ils s’installent au château du Manou (près de Voiron). Lors de l’été 1943, la région passe sous le contrôle allemand. Les enfants sont répartis dans plusieurs lieux. Un an plus tard une rafle emporte 15 enfants de la Martelière. Ils sont ensuite conduits à Drancy puis à Auschwitz. Ce convoi était aussi composé de 44 enfants arrêtés dans l’Ain.

b- Lectoure un village de réfugié

Le village de Lectoure fut un refuge pour de nombreuses familles Juives persécutées durant la seconde guerre mondiale. Grâce à d’honorables personnes qui ont risqué leur vie en cachant ou en prêtant un logement beaucoup ont pu continuer à vivre. 

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Claude Biezunski-Touitou, Moshe Weiberger, Dora tenant la clé du clocher où son père était caché, Geneviève Courtès. Source : Familles Juives dans le Gers

De mère allemande et de père polonais, Dora Weissmann est juive. En 1933, elle et sa famille quittent l’Allemagne car les persécutions contre les juifs deviennent de plus en plus fréquentes. Ils rejoignent alors un des frères du père à Metz. En juin 1942, l’ordonnance allemande oblige le port de l’étoile jaune. Dora a alors 11 ans, elle ne comprend pas cette situation qu’on lui inflige. Pour elle, elle est comme toutes les autres petites filles de son âge. Plus tard, une nouvelle ordonnance est publiée : les Juifs n’ont plus le droit d’aller dans les lieux publics. En juillet 1942, la terreur commence en zone occupée. La famille décide donc de passer en zone libre. Son père, sa mère et elle arrivent à passer la ligne de démarcation dans les réservoirs d’eau d’une locomotive. Ils arrivent à Limoge puis débarquent à Lectoure. Ils sont cachés dans une maison. Un jour que la police cherche son père, ce dernier doit se cacher au grenier. Il est ensuite caché pendant huit jours dans le clocher de l’église, grâce au prêtre de la paroisse. Suite à ces menaces de plus en plus pressantes sa sœur et elle sont séparées et placées sans doute par l’OSE dans des familles d’accueil à Toulouse puis dans un foyer d’enfants dans la Haute Garonne. Elles sont retrouvées quelques mois plus tard et en septembre 1943. Toute la famille passe alors illégalement en Suisse, un pays qui ne refoule pas les familles Juives ayant des enfants en bas âge. 

Viviane MONTLUC-FRAJTLOWICZ raconte l’histoire de ses parents juifs. Son père est interné à Beaune-la-Rolande dans le Loiret. Il est finalement libéré grâce femme, Denise. Puis, toute la famille quitte la zone occupée avec beaucoup de difficultés. Ils arrivent à Lectoure. Mais le danger est toujours présent. Les parents de Viviane et sa sœur, font la connaissance de Mélanie DUPRAT cultivatrice, qui les prend sous sa protection. Elle fait engager son père comme ouvrier agricole par Jules DUPRAT son époux et le loge dans sa ferme. Viviane et sa mère viennent quelque fois rendre visite au père. Mélanie partage même quelque fois son lit avec la mère pour que celle-ci puisse voir son mari plus longtemps. Cette femme donne même sa carte d’identité quand le danger grandit où elle remplace sa photo par celle de Mélanie. La famille reste à La Hûne, à Lectoure jusqu’à la fin de la guerre. Viviane née en 1949.

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La Famille Lauff avec Saragh Koppel (en haut au centre, debout) et Elise Starkhaux (assise en bas à droite Source : Familles Juives dans le Gers

Après avoir fui Paris, la grande famille Lauff arrive à Lectoure dans une maison sans eau ni électricité. Cette maison est située à côté de chez le boulanger Cazeneuve et sa femme Fernande. Ces derniers aident sans cesse la famille. Leur soutien moral est d’un grand réconfort. Cependant, les descentes de la milice commencent. Rolande et sa cousine, des enfants juives, sont cachées au dessus d’un garage par des sœurs espagnoles elles même réfugiées de la guerre civile en Espagne. La mère et l’oncle sont cachés pas les Caeillan dans la campagne de Lectoure. Collette, la sœur est cachée dans un couvent. La maman et les grands parents maternels sont cachés par des alsaciens.

Sources : Familles Juives dans le Gers (1939-1945), Société Archéologique, Historique, Littéraire et Scientifique du Gers.

II. Les Juifs déplacés et l’aide qui leur est apportée

a. Le Gers s’organise dans le contexte du déplacement de populations.

L’été 1940, les réfugiés Juifs arrivent dans le Gers. Venant de Toulouse, Bordeaux ou Limoges, des trains bondés déversent, en gare d’Auch, un flux important d’hommes, de femmes et d’enfants. Il y a dans le Gers 26785 réfugiés. En principe, les autorités interdisent aux Juifs réfugiés de dépasser la ligne de démarcation mais certaines personnes franchissent malgré tout cette limite pour pouvoir survivre ensuite dans le Gers. Les moins chanceux sont enfermés dans des camps d’internement comme à Gurs ou à Masseube.

Mais certaines personnes juives furent cachées et sauvées de ces camps grâce à l’aide de personnes résistantes qui, grâce à leurs connaissances arrivaient à les cacher et les déplacer de maisons en maisons afin d’éviter les rafles. C’est le cas de Julie Wittmann et sa fille, qui vécurent 5 ans à Auch grâce à l’aide de 7 personnes. Elles furent logées, nourries, déplacées et logées afin de survivre pendant la guerre. 

b. L’école d’Auch participe à la falsification des identités de petits Juifs

Quand il s’avéra que certains réfugiés ne pourraient quitter le Gers, il fallut s’occuper d’eux afin qu’ils aient de quoi se nourrir, se loger, travailler, et inscrire les enfants à l’école. Ainsi, à la rentrée d’octobre 1940 des dizaines de réfugiés juifs arrivèrent à l’école de la rue de Metz. Lors des inscriptions les noms et prénoms des petits juifs sont francisés afin de passer inaperçu auprès des autorités. A l’école, les enseignants et les élèves sont au courant de la situation de ces enfants. Ils leur témoignent de la gentillesse et les traitent sans préjugés. Certains les aidèrent avec courage.   Ainsi au lycée d’Auch (l’actuel collège Sallinis) comme à l’école primaire de la rue de Metz, on changea le nom et le prénom des enfants à l’inscription pour éviter qu’ils soient repérés par les autorités. Ceci fait, leur intégration se fait très rapidement et de grandes amitiés se nouent avec les autres enfants français. 

Les enfants ayant beaucoup de chance ont fini leurs études sans se faire déporter. Mais d’autres n’eurent pas cette chance et furent déportés dans des camps d’extermination, où ils moururent comme Boris Frenkel ainsi qu’Emile Wolf ou encore Bernard Judkowski. Cependant le passage de ces enfants juifs eut tout de même un impact sur leurs camarades. Certains s’engagèrent dans la résistance. 

Source : Enfants déportés, enfants sauvés Les petits réfugiés juifs du Gers de Gisèle Polya-Somogyi

III. Les Justes parmi les nations

a. Comment sont-ils devenus Justes ? Leur histoire...

Les justes sont des personnes ou même des couples qui ont aidé sans contrepartie des juifs pendant la seconde guerre mondiale. Ces personnes sont reconnues "Juste par les nations" par la fondation Yad Vashem à Jérusalem. Ce titre est décerné sur la base des dossiers constitués par les enfants des personnes concernées, par des réfugiés eux-même ou par leurs descendants, ou par toute personne ayant constitué une documentation sur leur histoire. Si leur dossier est retenu, on leur décerne une médaille, et une cérémonie est organisée. Nous pouvons constater que dans le Gers se trouvent 18 Familles décorées par le titre de Juste de France.

Nous pouvons présenter quelques uns de ces justes.

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Maurice Couairon, commandant de la police d’Auch

Tout d’abord La Famille COUAIRON à Auch. Maurice Couairon était commandant de la police d’Auch, chef-lieu du département du Gers. En juillet 1944, il recommanda à ses voisins juifs, Julia Wittman, sa fille Nicole et ses parents, M et Mme Haker, de quitter la ville. Il savait en effet qu’à l’approche des forces alliées les autorités d’Occupation feraient tout pour arrêter les Juifs locaux. Il leur proposa d’aller se réfugier dans une petite ville du sud-est de la France. Par ailleurs, il savait que d’autres familles se cachaient dans la région et ne fit rien pour les arrêter. Madame Henn, une femme juive qui elle aussi avait été cachée, rapporte dans son témoignage qu’avant même d’être nommé commandant de la Police à Auch, Maurice Couairon avait risqué sa vie - sans parler de sa carrière - pour sauver des Juifs. Il avait, écrit-elle, personnellement escorté jusqu’à la gare une famille juive qui cherchait à fuir Paris, s’assurant qu’elle montait dans le train sans être inquiétée. Plus tard, transféré à Marseille, il vint rendre visite à cette famille et continua à la protéger. Après la Libération, Maurice Couairon obtint une promotion, hommage rendu à sa conduite irréprochable pendant l’Occupation. Le 12 décembre 1989, Yad Vashem a décerné à Maurice Couairon le titre de Juste des Nations. Il ne fut pas le seul à aider Julia Wittman. En effet, jusqu’en 1943, cette femme et sa famille (à l’exception de son mari déporté), fut obligée d’utiliser des papiers d’identité, portant la mention "Juif ". Certains auscitains, connaissant cette situation périlleuse se montrèrent prêts à les aider. Ainsi Denise Hachon, employée bénévole au service des réfugiés de la préfecture, s’assura que Julia et sa famille bénéficient des allocations accordées aux réfugiés. Elle leur fournit également de faux papiers. Ils se révélèrent vitaux par la suite. En novembre 1942, lorsque les Allemands occupèrent le sud de la France, la situation des Juifs s’aggrava. Julia Wittman, sa fille et ses parents ne purent plus circuler librement. Henriette Escriba, une jeune cheftaine scoute de vingt cinq ans qui faisait de la résistance leur trouva des logements notamment à Saint-Clar où les parents de Julia purent s’établir. Le père d’Henriette, Clair Escriba, était secrétaire de mairie dans cette commune. Du fait de sa position, il fut en mesure de les aider. Il leur fournit des cartes d’alimentation, des vêtements, des chaussures et d’autres objets de première nécessité qui leur facilitèrent l’existence. Henriette trouva par ailleurs, un logement et du travail pour Julia dans un centre de soins. La direction du centre savait qu’elle était juive mais accepta de fermer les yeux. Le reste du personnel ignorait l’identité de la jeune femme et sa fille. Henriette Escriba continua à aider de son mieux les réfugiés, qui se cachaient désormais. Elle était parfaitement consciente qu’elle risquait sa vie. Son activité dans la clandestinité l’amenait à travailler pour les réfugiés qu’ils soient juifs ou pas. Elle ne chercha jamais la moindre récompense. Informée de la décision de Yad Vashem, elle répondit que l’Etat d’Israel lui faisait un honneur bien excessif au regard du peu qu’elle avait fait, écrivant : "C’est de tout mon coeur et modestement que nous avons aidé ceux qui étaient dans la peine et lutté contre l’envahisseur. C’était dur, périlleux, mais nous n’y pensions guère tant l’enjeu était d’importance. " Julia Wittman s’installa plus tard en Israel mais continua à correspondre avec Henriette Escriba. Le 12 Décembre 1989, Yad Vashem a décerné à Clair Escriba et à sa fille Henriette Escriba, le titre de Juste des Nations.

Il est possible d’évoquer également l’histoire de la famille Daubas à Bonas. Une jeune fille vint un jour leur acheter de la nourriture et savoir s’ils seraient prêts à aider sa famille en cas de besoin. Elle repartit chez elle avec une réponse positive. Quelques temps plus tard, le père ayant été informé de l’imminence d’une rafle, la fille et sa mère partirent à pied chez les Daubas. Ils y furent accueillis chaleureusement. On les convia ensuite à rester aussi longtemps qu’ils en auraient besoin. Les deux femmes y séjournèrent une semaine. Des années plus tard après la libération, la jeune fille qui vivait désormais aux Etats -Unis vint leur rendre visite. Le fermier déclara : " Je n’ai fait que mon devoir envers vous et votre mère, car le rôle de la Résistance et d’une grande partie des Français était de faire échec aux nazis. Nous y sommes parvenus et j’en suis heureux." Le titre de Juste parmi la Nation leur fut remis le 5 mars 1989.

Source : Dictionnaire des Justes de France, Yad Vashem, Edition Fayard.

Enfin, plus près de nous, Gaston et Marie Lacave avaient une ferme à Valentées, près de Mirande. En Juin 1942, ils furent contactés par M.Suganas, un réfugié Juif qui avait quitté Rouen avec toute sa famille. M.Suganas leur demanda de loger dans leur étable la vache qu’il avait achetée pour donner du lait à sa fillette de deux ans. Non contents d’accepter, Gaston et Marie Lacave offrirent également d’héberger Liuba Suganas et la petite Odile. Les deux grands enfants du couple étaient en pension dans une école religieuse de la région. Liuba et sa fille vécurent chez les Lacave jusqu’à la Libération en août 1944. M.Suganas venait les voir tous les jours, et les grands enfants venaient passer les vacances à la ferme. Lorsque des étrangers arrivaient, les réfugiées se cachaient dans la cave à vin dont la porte avait été camouflée. Pendant toute cette période, les fermiers refusèrent d’accepter tout autre dédommagement que le lait de la vache. Pourtant, ils couraient un immense danger en hébergeant des Juifs, d’autant que Mirande comptait de nombreux collaborateurs. Les Lacave et leurs quatre enfants traitèrent Liuba et Odile comme des membres de leur famille. Après la guerre, Liuba raconta que sa fille appelait Marie Lacave "Mémé" et que, arrivée menue et chétive, elle était devenue à la ferme une enfant robuste et pleine de santé. Madame Suganas et sa fille restèrent en contact pendant de longues années avec les fermiers, qui accueillaient chaleureusement leurs fréquentes visites. Le 7 janvier 1996, Yad Vashem a décervé à Gaston et Marie Lacave le titre de Juste des Nations. Nous avons rencontré Odile Suganas, la fille de Liuba en octobre 2011.

Notre portrait : Kasser Elsbeth (1910-1992)

A l’occasion de notre visite au camp de Gurs nous avons découvert l’histoire d’Elisabeth Kasser. Là-bas pendant la guerre, cette femme se dévoua pour les déportés et en particulier les enfants. Fille de pasteur, elle suivit une formation d’infirmière. De 1937 à 1939, elle œuvra en Espagne pour le Secours suisse, venant en aide aux enfants. Elle arriva ensuite à Gurs où elle travailla de 1940 à 1943. Au-delà de l’aide matérielle et médicale apportée aux internés, celle que les détenus nommaient l’« ange de Gurs » favorisa toute sorte d’action en faveur des enfants. Elle conserva d’ailleurs des dessins d’enfants réalisés au camp. C’est à cet endroit qu’elle demandait aux mères ultérieurement déportées de lui confier leurs enfants. Si elles étaient d’accord, elle les faisait passer dans la campagne autour du camp, à des familles qui les recueillaient. C’est ainsi qu’elle sauva la vie à de nombreux enfants Juifs qui sans elle, auraient été déportés. En 1943, elle rentra en Suisse pour rejoindre son père, gravement malade. Elle participa ensuite à l’accueil des « enfants de Buchenwald » libérés et recueillis en Suisse. Elle continua son œuvre de charité en participant à de nombreux projets de secours pour les enfants en Autriche et en Hongrie. En 1947, elle reçut la médaille Florence Nightingale décernée par le Comité international de la Croix-Rouge. De retour en Suisse, elle travailla auprès d’enfants handicapés physiques et d’adolescents puis se consacra de plus en plus aux personnes âgées. C’est femme au grand cœur est un symbole particulièrement touchant d’une femme, qui, au péril de sa vie, œuvra en faveur des Juifs de la région.

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Elisabeth Kasser : L’ange de Gurs

Malgré la collaboration de la France de Vichy durant la seconde guerre mondiale, certains français et françaises au grand cœur, ont aidé les Juifs et les ont protégés de la déportation. Au-delà du geste, courageux, qui permit de sauver de nombreux juifs de la déportation, les gersois et les gersoises qui ont soutenu ces refugiés permettent avec les autres résistants de redorer le blason d’un département qui n’a pas échappé à la collaboration. Leur courage et leur esprit de solidarité est un exemple pour les générations suivantes. Ils prouvent qu’avec de la volonté les objectifs les plus nobles peuvent être atteints.

BIBLIOGRPAHIE : Dictionnaire des Justes de France Paroles d’étoiles : mémoires d’enfants cachés, 1939-1945 Enfants déportés, enfants sauvés : les petits réfugiés juifs du Gers 1940-1944 Les enfants juifs réfugiés à Dému ( Gers ) 1942-1943 Mosaïque ou reconstitution d’une mémoire / Odile Suganas Familles juives dans le Gers 1939-1945 de SAHLSG


 

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