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>>André Maginot : l’homme qui donna son nom à l’ouvrage symbolique de la stratégie défensive française dans l’entre-deux-guerres.

19 mai 2008
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Sommaire

I/André Maginot dans la première Guerre Mondiale

1) Le parcours d’André Maginot avant la Première Guerre Mondiale

2)André Maginot dans la guerre

II/Le député dans l’entre-deux-guerres

1)Le rôle d’André Maginot dans la mise en place de la ligne en tant que ministre de la guerre

2)Réalisation de la ligne Maginot

III/Le rôle de la ligne Maginot pendant la Seconde Guerre Mondiale

1)La "drôle de Guerre"

2)L’échec de la ligne.

introduction

On a tous déjà entendu parler de la ligne Maginot et de son rideau défensif pouvant cracher le feu sur 140km de long commençant de Hunningue à la frontière belge non incluse. Autrement dit de la mer méditerranée jusqu’au dessus de Menton et notamment le long du Rhin. Cette ligne était destinée à être une infranchissable protection contre une éventuelle invasion allemande d’où le nom de "stratégie défensive". Cependant, nous ne savons pas toujours qui se cache derrière son nom. André Maginot a joué un rôle fondamental dans la mise en oeuvre de cette ligne pour ensuite lui donner son nom durant la première moitié de XX°siècle. Pour comprendre le lien entre cette ligne défensive et André Maginot, on pourra se demander, ce qui dans la vie de ce personnage peut expliquer son investissement dans la réalisation de l’ouvrage symbolique de la stratégie défensive de l’armée française dans l’entre-deux-guerres. Pour cela, nous verrons tout d’abord le parcours d’André Maginot avant et pendant la première guerre mondiale puis, son rôle en tant que député dans l’entre-deux-guerres, et enfin le rôle de la ligne pendant la seconde guerre mondiale et son échec.

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entrée du fort d’hackenberg

I/André Maginot dans la première Guerre Mondiale.

1)Le parcours de ce personnage avant la Première Guerre Mondiale.

Monsieur André Maginot est né à Paris le 17 février1877. Avec son père Auguste qui parvint à franchir toutes les étapes de la profession notariale, élevant ainsi sa famille, André quant à lui, après de brillantes études, réussi à la fois le concours d’entrée à sciences politiques et à la faculté de droit. Après son service militaire effectué à Bar-le-duc, il présente le concours d’auditeur au conseil d’état où il est reçu à vingt quatre ans. Deux ans plus tard, il est haut fonctionnaire en Algérie où il gravit rapidement les échelons pour devenir conseiller adjoint du gouvernement puis directeur de l’intérieur. En 1909, à trente trois ans, il commence une carrière politique en se faisant élire conseiller général du canton de Revigny sur Ornain puis député de Bar-le-Duc. Il le restera jusqu’à sa mort (1932) étant constamment réélu à chaque consultation.

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2) André Maginot dans la guerre.

Le 2 août 1914, à la déclaration de guerre, bien qu’être député l’éloigne du conflit, il s’engage comme 2e classe du 44erégiment d’infanterie territoriale à Bar-le-duc. Il participa à de nombreux combats, il créa un corps de patrouilleurs, et fin août, après une action d’éclat, il est nommé caporal. Le 2 septembre 1914, suite à une nouvelle action où il fait preuve de son courage et de sa volonté, il est de nouveau cité. Puis le 4 octobre, au cours d’une patrouille dans un village que les allemands étaient en train de fortifier, il les attaqua avec son régiment provoquant leur fuite et permettant au régiment qui doit occuper les lieux de le faire sans tirer un seul coup de feu. C’est à la suite de cette action qu’il est nommé sergent. Le 9 novembre 1914, au cours d’une nouvelle patrouille, André Maginot tombe dans une embuscade allemande où il est gravement blessé (rotule éclatée, tibia fracturé), il tient toute la journée avec son groupe sous les tirs allemands puis c’est au soir, qu’il peut être ramené dans les lignes pour être pris en charge. Après une année passée au Val de Grâce ne pouvant reprendre du service, il reprend ses activités politiques.

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étendue de la ligne maginot

II/ Le député dans l’entre-deux guerres.

1) Le rôle d’André Maginot dans la mise en place de la ligne en tant que ministre de guerre.

Suite à l’armistice de 1914-1918, le gouvernement français cherche à éviter qu’une invasion semblable à celle de 1914 puisse à nouveau se produire et demande alors à l’Etat Major d’étudier le problème de la défense des frontières. C’est alors qu’André Maginot, haut-fonctionnaire de 53 ans,intervient. Blessé durant la « Grande Guerre » de 1914-1918 et gradé comme sergent grâce à son attitude exemplaire ainsi que sa bravoure. Par la suite, Maginot sera membre du gouvernement Poincaré, le successeur du ministre de la guerre Painlevé (et récepteur de l’idée de celui-ci pour la ligne défensive), menbre également de la Commission de Défense des Frontières (CDF), dont la fonction était d’étudier les possibilités de défendre les frontières, André Maginot sera à l’origine de la réalisation du programme de fortification. Celui-ci tenait absolument à défendre son pays et d’autant plus au niveau des frontières franco-allemande. Grâce à son grade de ministre, Maginot plaide alors pour une ligne de défense flexible, capable de s’adapter à la diminution des effectifs militaires suite à un déficit de la natalité dû à la précédente guerre. Cette ligne sera alors apte à remplacer les soldats et c’est pourquoi André Maginot parle de défense « flexible ».

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les ministres de l’époque

L’Etat Major semble être favorable à ce projet car à la suite du Traité de Versailles la paix semble être fragile entre les puissances alliées et celles de l’entente. C’est pourquoi l’Etat Major met dès à présent en place une stratégie défensive qui serait infranchissable par les Allemands et serait donc un moyen de les devancer. ce n’est qu’en 1930 que le Sénat votera « la loi Maginot » et accordera un crédit de 3,3 milliards de francs pour la construction des fortifications le long de la frontière allemande et le long de la frontière italienne. Néanmoins, cette somme restera insuffisante et c’est pourquoi la moitié des crédits seront consacrés à la défense de la Lorraine tandis que seulement 50 millions seront consacrés à la défense du Nord de la France. De plus, le modèle de défense proposé par la Commission ne sera appliqué que dans trois régions fortifiées : Metz, la Lauter et la Haute Alsace. Ceci en raison d’une crise économique entrainant des modifications dans les projets de constructions initiaux. Les autres régions bénéficieront malheureusement d’une fortification plus légère. En effet, l’objectif principal du pays était, qu’en cas de conflit avec l’Allemagne, d’éviter une attaque surprise, de donner l’alerte et de couvrir la mobilisation de l’armée française (qui prenait entre 2 et 3 semaines). Par ailleurs, cette ligne devait économiser les forces compte tenu du fait que l’Allemagne avait une densité de population supérieure à la France et protéger l’Alsace et la Lorraine (revenues à la France en 1918) ainsi que leur bassin industriel. En outre, elle devait également servir de base à une contre-offensive et pousser l’ennemi à la contourner en passant par la Suisse ou la Belgique.

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étendue de la ligne maginot

2) La réalisation de la ligne

Les premières constructions débutent en 1928 et plus particulièrement au bord de la Méditerranée, au-dessus de Menton, et se succèdent jusqu’à la frontière belge et au-delà, y compris le long du Rhin. Cependant, dans le massif des Ardennes, les autorités se contentent de fortifications légères en raison d’un passage jugé infranchissable, à cause de la forêt des Ardennes et d’un massif montagneux. Alors que du Jura jusqu’au Pas-de-Calais la Ligne Maginot dresse une barrière complexe, prête proposer à l’attaquant « une densité de feu prodigieuse ». Le réseau de fortifications couvre au total 140 km de constructions sur la frontière du Nord-est. Dès les premières constructions des ouvrages simples sont mis en place mais constitués de puissants ouvrages d’artillerie, c’est-à-dire d’armes. Construits environ tous les 6 km et pouvant ainsi effectuer à tout moment des tirs en vue de stopper toute avancée de l’ennemi. Dans ceux-ci on y trouve également des abris ainsi que des casemates qui sont plus exactement des ouvrages fortifiés destinés à loger les troupes ou bien à entreposer les munitions comportant en plus 2 obusiers. On peut même parler de casernes rassemblant 40 à 250 hommes leur permettant ainsi de lutter contre les bombardements. Et afin de renforcer le système, les soldats projettaient des grenades par une tourelle cuirassée comportant une arme pilotable en vue de cibler l’ennemie ainsi que de deux obusiers de 135mm.

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la tourelle

Le long de la ligne on retrouve quelques dizaines de gros ouvrages d’artillerie mais aussi quelques centaines de casemates.

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casemates

Toutefois, on retrouve également, à l’intérieur des intervalles, des petits ouvrages rassemblant moins d’hommes mais dotés malgré tout d’armes d’infanterie tels que des mitrailleuses ou des canons de petits calibres ainsi que des casemates de mitrailleuses isolées assurant ainsi la continuité de la ligne de feu. Ces ouvrages d’artillerie et ces petits ouvrages tels que les casernements, ainsi que les postes de commandements ou encore les soutes à munitions, sont profondément enterrés dans le sol afin de rendre l’existence de la ligne le moins visible possible. En effet,les galeries sont amménagées sous une coline pour que les soldats soient à l’abris et protégés au maximum. Ensuite des entraves ont été construites autour des ouvrages afin de les protéger également. Elle laisse donc apparaitre que de minimes éléments comme les blocs de combat garnis de mitrailleuses, de canons et de mortiers (sorte de canons) sous casemates et sous coupole rétractable. De plus, seul les blocs extérieurs sont en béton armé de 3,25m d’épaisseur. Par ailleurs, la profondeur minimale des ouvrages s’èlève à 20m sous terre et la maximale à 80m !

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Entre chaque dépôt d’armes, Maginot fait également construire des observatoires et des centaines de petits postes de surveillance destinés à observer de loin les déplacements de l’adversaire allemand. En cas de chocs, d’attaques, il était prévu des chicanes, passages en zigzags en vue de contrer les armes ou les déplacements adversaires. Il s’agissait là d’une protection. Enfin, Maginot avait également prévu un réseau téléphonique complexe, enterré permettant ainsi aux soldats de communiquer entre les différents ouvrages. Les liaisons étaient également permises grâce à la radio et aux signaux lumineux. Maginot avait également pensé à construire le maximum de besoin vitaux, ainsi on retrouve le long de la ligne des infirmeries voire des hôpitaux, afin de soigner les soldats blessés ou malade sur place, mais aussi des ouvrages d’installations vitales telles qu’une usine électrique en cas de coupure qui comportait 4 moteurs et fonctionnait à l’essence ou au diesel. L’ouvrage comportait ensuite des cuisines dans lesquelles étaient stockés des vivres pour deux mois. Elles fonctionnaient au charbon ou au fioul. Et pour finir, l’essentiel des constructions intérieures et extérieures ont été réaliséés par une main d’oeuvre avant tout française mais aussi saroise. Celles-ci n’aboutiront qu’en 1935.

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mise en scène de la cuisine

III/ Le rôle de la ligne Maginot pendant la seconde Guerre Mondiale.

1)La drôle de guerre.

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ouvrage d’Hackenberg

La mobilisation générale prend effet le 3 septembre 1939, mais de nombreux ouvrages sont déjà crées pour parés au combat depuis la fin du mois d’août. La propagande s’empare de la ligne fortifiée pour en faire un rempart infranchissable devant lequel viendront se briser tous les ennemis, entretenant ainsi chez la population civile, un mauvais sentiment de sécurité. Après la déclaration de guerre, toutes les troupes françaises sont dans l’expectative.

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un char

Durant 8 mois, il ne se passe rien , sinon quelques tirs salves d’artillerie sur le territoire allemand tout proche pour "intimider" l’adversaire. La Seule initiative du haut commandement français, l’invasion de la Sarre pour honorer son accord de soutien militaire à la Pologne envahie par les Allemands. Cette offensive gagnante effectue une progression symbolique de 10 kms dans la Sarre évacuée par les Allemands avant de se replier. "mission accomplie". Malgré l’attentisme de l’état major, la volonté d’en découdre anime alors les équipages, qui mettent sur pied des corps francs effectuant de nuit des patrouilles offensives dans le "no man’s land" qui s’étend entre les avant postes-français et la ligne Siegfried, l’équivalant allemand de la ligne Maginot. La création d’un second front à l’ouest, hantise du haut commandement allemand, alors que la majorité de ses forces opère alors en Pologne, ne se réalisera pas en raison de l’attitude peu combative du commandement français. La question polonaise est réglée fin septembre. Les Allemands réorganisent alors leurs troupes et les déploient le long de la frontière ouest. Le 10 mai 40, ils envahissent donc la Hollande et la Belgique. Le corps anglais et les meilleures unités françaises volent au secours de l’armée belge.

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exemple d’obstacle, ici des entraves

2-L’échec de le ligne Maginot

Une ligne allemande répond à la ligne Maginot : la ligne Siegfried. C’est un ensemble de fortifications qui ont été construites par les allemands dans les années 30 le long de la frontière. Après l’invasion de la Pologne par l’armée allemande qui a eu lieu le 1er septembre 1939 et donc la déclaration de guerre faite à l’Allemagne par la France, le 13 mai 1940, la Wehrmacht a alors attaqué les troupes françaises, à l’extrémité ouest de la ligne Maginot. Ayant réussi la percée Sédanaise, l’armée allemande se lança alors dans la campagne française. L’accusation de la ligne Maginot sur laquelle repose la défaite de 1940 s’avère injuste et irrespectueuse envers les milliers de soldats qui ont combattu avec courage et bravoure. Mais en aucun cas ces combattants et cette ligne ne doivent être tenus responsables de l’échec français. Il faut simplement retenir que la ligne était un magnifique dispositif de défense des frontières qui a alors rempli sa fonction principale et qui a été employé en dépit du bon sens par le commandement français.

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le bloc n°9

Pour conclure, malgré le fait qu’André Maginot soit député il participera tout de même à la Première Guerre Mondiale dès sa déclaration. De plus, souvent il se fera remarquer par son courage et son attitude exemplaire d’où il bénéficiera du grade de caporal puis de sergent ce qui lui vaudra la médaille militaire. Après avoir été gravement blessé il reprendra ses fonctions politiques et succèdera au ministre de la guerre Painlevé dont il s’inspirera pour la réalisation de la ligne défensive qu’il proposera ensuite au sénat et dont il obtiendra l’accord de l’Etat major. Néanmoins, en raison d’une crise économique, la ligne Maginot n’a pas pu bénéficier de la même fortification sur tout le long de la frontière d’où la faille dans le nord-est de la France au niveau de la forêt des Ardennes ce qui a entraînée l’invasion allemande et également une contre offensive avec la réalisation de la ligne Siegfried. Nous concluons après ces recherches que c’est après avoir combattu pour la France et avoir été blessé qu’André Maginot aura l’idée de la construction de cette ligne défensive. Après sa mort en 1932, André Maginot a bénéficié d’obsèques nationales et a également donné son nom à des rues,des monuments... Bien que la ligne n’ait pas atteind son objectif, elle reste malgré tout dans l’histoire de la France et de la Seconde Guerre Mondiale.

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exemple de monuments destinés à la mémoire de la ligne Maginot et ses défenseurs.

Toutes les photos ont été réalisées par Pauline, Céline et Jérémy.

BIBLIOGRAPHIE

1939-1945 :Le Feu et la cendre,Le Monde, septembre1999 Encyclopédie Universalis.

Atlas, Histoire de la France des origines à nos jours, Larrousse, Bibliothèque historique avec George Duby.

Atlas, Chronique de la France et des Français, Larrousse, 1987.

http://www.herodote.net/histoire/evenement.php ?jour=19300114

http://fr.wikipedia.org/wiki/ligne_Maginot

http://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Maginot

http://aladr.free.fr/maginot/Maginot.html

http://www.cheminsdememoire.gouv.fr

http://www.ligne-maginot.fr

http://www.herodote.net/histoire/evenement

Exposition au CDI de notre lycée sur la 1ère et 2nd Guerre Mondiale.

Visite guidée du fort d’Hackenberg en Moselle,1avril 2008


 

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