Ubiwiki

>> Le coffre à outils technologiques et pédagogiquesdes enseignants de la formation professionnelle du Québec

Vous êtes ici : Accueil » Aménagements des territoires

>>Le Tiers-Monde

23 mai 2009
Auteur(e) : 

I)L’émergence politique des pays du tiers-monde.

Les pays décolonisés sont-ils parvenus à s’affirmer sur la scène internationale en dehors de chacun des deux blocs ?

1.Une volonté réelle de constituer une force politique non-alignée.

Début du mouvement en Asie (premières indépendances). Les dirigeants asiatiques se réunissent à New Delhi (1947 et 1949). À l’ONU est formé un groupe Afro-asiatique qui tente de promouvoir une politique indépendante des deux blocs.

Du 18 au 25 avril 1955 : Conférence de Bandung (Indonésie). Sont représentés 29 pays, soit la moitié de l’humanité et 8 % des richesses. Les résolutions adoptées sont les suivantes :
-  Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
-  Souveraineté et égalité des nations.
-  Refus de toute pression des grandes puissances
-  Règlement pacifique des conflits
-  Désarmement
-  Interdiction de l’arme atomique
-  Condamnation du colonialisme

Proposition de la création d’un fonds des nations unies pour le développement.

A l’occasion de cette conférence émerge le principe du non-alignement.

En 1973 à Alger, les pays non-alignés revendiquent un nouvel ordre économique mondial.

2.Un non-alignement difficile à tenir.

Mais en réalité ces pays sont souvent divisés. Rares sont ceux qui échappent totalement à l’influence d’un des deux grands. Nehru se présente comme un véritable neutraliste tandis que Nasser se rapproche des soviétiques. Enfin, le Pakistan est pro-occidental.

3.La création d’organisations régionales dont le rôle est finalement limité.

Des organisations régionales se mettent en place. Elles cherchent à remédier aux crises politiques que traversent les nouveaux états et à les unir.

La Ligue Arabe est créée en 1945. Elle parvient peu à peu à regrouper la totalité des pays arabes. Son hostilité à Israël lui sert de ciment. Le panarabisme est promu en particulier par Nasser.

Nkrumah inaugure une série de conférences panafricaines qui aboutissent en 1963 à la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Parmi les principes affirmés par l’OUA (Organisation de l’unité africaine) devenue entre-temps Union Africaine, il y a la solidarité entre les États africains, le respect des frontières issues de la colonisation, non-ingérence et respect de la souveraineté des états. Cependant, elle peine à maintenir la paix sur le continent et elle tolère dans ses rangs les pires dictateurs.

Conclusion :

La volonté d’exister sur la scène internationale en dehors des deux blocs est donc réelle. On peut donc parler de tiers-monde. Cependant, on constate qu’il est difficile pour de nombreux états de rester hors de l’orbite d’un des deux grands. En outre, l’efficacité des organisations régionales est limitée.

II)La constitution d’un ensemble en retard de développement.

1.Les causes du sous-développement.

L’héritage colonial. Dans de nombreuses colonies les puissances coloniales n’ont pas cherché à développer le secteur industriel et ont essentiellement exploité les produits primaires. Le poids excessif des produits primaires dans le PIB des pays pauvres. Héritiers de l’économie coloniale, beaucoup de pays exportent des produits miniers ou agricoles à faible valeur ajoutée.

Le poids de la dette. Pour se développer, ces pays se sont souvent endettés. Le remboursement de la dette handicape les pays pauvres car elle monopolise une grande partie de leurs ressources.

La corruption. Le détournement de l’argent public au seul profit de dirigeants ou de fonctionnaires rend difficile le développement des infrastructures nécessaires à certains pays. Les guerres : En Afrique , en Asie et en Amérique latine de nombreuses guerres aux causes multiples empêchent le développement.

Mais ce ne sont pas les seuls facteurs du retard de développement. En effet, des causes telles que la mondialisation ou même des causes imputables aux africains eux-mêmes ne sont pas négligeables.

2.Les traits communs des états en retard de développement.

Traditionnellement, en observant les PIB par habitant et les IDH, on oppose Nord et Sud , pays riches et pays pauvres. L’IDH des pays industrialisés s’élève en moyenne à 0,916 et celui des pays du tiers monde à 0,570. Les manifestations du sous-développement sont souvent les mêmes :
-  Faiblesse du revenu individuel. Ainsi, 85 % de la population qui vit au sud ne se partage que 20% des richesses.
-  La malnutrition.
-  L’analphabétisme.
-  Une démographie non contrôlée.
-  Un secteur primaire encore hypertrophié.

L’expression Tiers-Monde peut donc désigner l’ ensemble des pays en voie de développement ayant ces caractéristiques.

3.La diversification des tiers-monde.

Cette diversification des tiers-monde s’accélère à partir de 1970. Elle est pour beaucoup liée à la variété des modèles de développement choisis et à leurs fortunes diverses.

Dans les années 60, la Corée du Sud, Taiwan, Singapour et Hong Kong furent les premiers pays d’Asie orientale à choisir sur le modèle japonais, un développement par étapes successives allant dans le sens d’une ouverture croissante de leurs économies. Aujourd’hui, ils ne font déjà plus partie du Sud ou du tiers-monde. Ce sont des NPIA (Nouveau Pays Industriels Avancés).

Dans les années 70, d’autres pays asiatiques firent le même choix de développement : la Malaisie, les Philippines, la Thaïlande, l’Indonésie. Ce sont des NPI (Nouveaux Pays Industrialisés). Le Mexique et le Brésil sont aussi qualifiés de NPI, même si les modèles de développement furent différents.

Seulement, un certains nombre de pays, pour beaucoup en Afrique, sont restés à l’écart de ce développement.

En 1968, les Nations Unies créèrent donc la notion de PMA (Pays les Moins Avancés). Ce sont les pays les plus pauvres. Leurs PIB/hab, leurs taux de scolarisation et leurs niveaux d’équipement industriel sont faibles. Leurs économies sont peu diversifiées. On en compte aujourd’hui 48, situés pour la plupart sur le continent africain. Parmi ces PMA, on peut citer, l’Ouganda, Haïti, le Rwanda.

Les Pays à revenus intermédiaires sont des pays qui n’ont pas les handicaps des PMA mais qui tardent cependant à se développer durablement. Le cas de l’Algérie qui a tenté de se développer sur un modèle socialiste d’industrie industrialisante est à ce titre intéressant. La question qui se pose à son sujet est de savoir qui du modèle ou des dirigeants corrompus est responsable des difficultés persistantes de l’Algérie.

Les pays exportateurs de pétrole, pays "riches mais non-développés" selon Paul Bairoch, ont largement profité de l’augmentation du prix du baril qu’ils ont largement organisée dans les années 70. Seulement aujourd’hui encore, l’industrialisation et les progrès sociaux sont insuffisants.

Conclusion :

Il est donc difficile de parler d’un Sud. Certains remettent donc en cause la notion de tiers- monde qu’ils trouvent réductrice.

Conclusion générale : L’expression tiers-monde désigne donc bien un ensemble de pays en développement au sortir de la période coloniale. Elle désigne aussi des états désireux d’avoir un rôle sur la scène internationale en dehors des deux grands blocs. Cependant, on constate que rares furent les pays strictement non-alignés. Enfin, l’expression sous développement sert à évoquer des réalités très contrastées. Il est donc peut-être plus pertinent d’utiliser l’expression tiers-monde au pluriel pour rendre compte d’une réalité plus complexe.


 

Site développé sous SPIP 1.8.3
Utilise le squelette RÉCIT-FP Partenaires v1.3.5
RSS