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>>Gouverner la France depuis 1946

24 février 2017
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Jean Monnet : 9 novembre 1888 − 16 Mars 1979 Français

Jean Monnet est considéré comme l’un des Pères de l’Europe, Secrétaire de la SDN (Société des Nations) de 1919 à 1923, il découvre l’inefficacité de cet organisme international pour assurer la paix. Expert financier, il voyage à travers le monde avec des missions d’aide économique dans certains pays. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il refuse la capitulation de la France et se met au service des États-Unis. Il s’occupe des transactions entre l’Angleterre et les États-Unis, puis de la coordination de l’effort de guerre des deux puissances. En 1943, il travaille avec de Gaulle et s’occupe de la gestion des troupes françaises de la France libre (à Alger). À la fin de la guerre, il est nommé commissaire au plan, chargé de la reconstruction et de la relance de l’économie française. Il occupe ce poste de 1945 à 1952 avec succès et parvient à redonner un véritable élan économique à la France. Il lance en 1951 avec Robert Schuman, le ministre des Affaires étrangères, la Communauté économique du charbon et de l’acier (CECA) qui regroupe six États (France, Allemagne, Italie, et les trois États du Benelux : Belgique, Pays-Bas, Luxembourg). Monnet devient le premier président de la Haute Autorité de la CECA. Grand admirateur du système fédéral américain, il milite pour la constitution des États-Unis d’Europe, à travers son plan d’une Communauté européenne de défense (CED). Mais les députés gaullistes et communistes de l’Assemblée nationale refusent, pour des raisons différentes, de ratifier le projet. Suite à cet échec, Jean Monnet démissionne de son poste à la CECA en 1955. Mais l’Europe des Six fonde la CEE en 1957 par les Traités de Rome. Le traité élargit considérablement les domaines économiques pour lesquels les États s’accordent et coopèrent. C’est un grand pas. La CEE et le marché commun inquiètent les États-Unis comme l’URSS. Monnet continue à se battre pour son rêve et crée un comité d’action pour les États-Unis d’Europe. Il tente de faire évoluer les institutions européennes. On lui doit la création du Conseil européen en 1974. Il se retire en 1975 et rédige ses mémoires. Il décède en 1979. Ses cendres sont transférées au Panthéon en 1988.

Charles de Gaulle : 22 novembre 1890 − 9 novembre 1970 Français

De Gaulle, à la tête du gouvernement provisoire de la République française, s’installe dans Paris libéré en août 1944. En 1945, lorsque les débats s’ouvrent à propos de la nouvelle constitution, de Gaulle propose de rompre avec la IIIe République par l’instauration d’un pouvoir présidentiel fort et la fin de la domination des partis. Mais il n’est pas suivi et démissionne le 20 janvier 1946. Il crée avec ses fidèles le RPF mais son parti reste minoritaire. En mai 1958, pendant la guerre d’Algérie, le général apparaît comme le seul recours pour sortir la France de la crise et préserver la paix civile. Il accepte de former le dernier gouvernement de la IVe République. En septembre 1958, il fait adopter la Constitution de la Ve République. En décembre 1958, il est élu président de la République. Il achève la décolonisation et met un terme à la guerre d’Algérie par les accords d’Évian en 1962. Cette période difficile est marquée par des actions extrêmes (attentats du Petit Clamart en octobre 1962). De Gaulle veut maintenir la grandeur de la France et son indépendance sur le plan international et s’occupe essentiellement des affaires étrangères. Il laisse à son Premier ministre (Georges Pompidou à partir de 1962) les questions économiques et sociales. Les événements de mai 1968 ébranlent le pouvoir de de Gaulle, cependant les élections législatives de 1968 lui sont favorables avec une majorité de députés gaullistes. Mais en 1969, lors du référendum à propos de la régionalisation et de la réforme du Sénat, la majorité des Français dit non. De Gaulle en tire les conséquences et démissionne. Il se retire à Colombey-les-Deux-Églises et se consacre à la rédaction de ses mémoires mais il décède peu de temps après en 1970.

Michel Debré : 15 janvier 1912 − 2 août 1996 Français

Jeune politicien à la fin des années 1930, attaché au cabinet de Paul Reynaud, Michel Debré devient actif au sein de la Résistance à partir de 1940. Il a pour mission d’organiser le réseau préfectoral clandestin, qui sort de l’ombre à la Libération, afin d’assurer l’ordre et d’éviter une guerre civile. En 1944 − 1945, sous le gouvernement provisoire, il devient proche de de Gaulle, il travaille à la réforme administrative de la France et joue un rôle important dans la création de l’ENA (Ecole Nationale d’Administration). Dès 1947, il est membre du RPF (Rassemblement du Peuple français), le parti gaulliste. Devenu Sénateur (1948 − 1958), il critique sévèrement la IVe République et fait partie de ceux qui oeuvrent pour un retour au pouvoir de de Gaulle. En 1958, nommé Garde des sceaux par le général, il travaille à la rédaction de la nouvelle Constitution. Le général de Gaulle, élu président de la Ve République en décembre 1958, nomme Debré Premier ministre. Chef du gouvernement de janvier 1959 à avril 1962, Debré a la lourde tâche de préparer l’indépendance de l’Algérie. Après sa sortie du gouvernement, il est élu député de la Réunion en 1963. Il revient au gouvernement et obtient un ministère à plusieurs reprises entre 1966 et 1973 sous Pompidou avant de redevenir député dans les années 1970 et 1980. Grand défenseur des valeurs gaullistes, il est en faveur de l’indépendance nationale. Toutefois, il marque ses distances avec les nouvelles orientations du parti gaulliste de Jacques Chirac, le RPR et se présente aux élections présidentielles de 1981. Mais son faible résultat marque un échec. Célèbre pour ses essais politiques et parfois polémiques, il entre à l’Académie française en 1988.

Georges Pompidou : 5 juillet 1911 − 2 avril 1974 Français

Normalien et professeur de lettres, Pompidou entre en politique aux côtés de de Gaulle en 1945. Il est son Premier ministre de 1962 à 1968. Il travaille à l’essor industriel de la France et devient très populaire. Pendant les événements de mai 1968, il assure l’autorité et la continuité de l’action de l’État. Il organise les négociations de Grenelle qui permettent d’arrêter la grève générale. Après la démission de de Gaulle en 1969, le candidat Pompidou est élu président de la République et continue la politique de croissance entamée sous de Gaulle en essayant de concilier l’indépendance nationale et la construction européenne. Il fait le choix d’un gouvernement plus moderne et plus ouvert et on lui doit la création du Musée d’art contemporain (le Centre Pompidou). Sa popularité assure la victoire électorale de la droite en 1973. Mais tombé gravement malade, il meurt 2 avril 1974. Conformément à la Constitution, le Président du Sénat assure l’intérim (c’est Alain Poher), en attentant les élections présidentielles, prévues un mois plus tard, le 5 mai 1974. Le décès de Georges Pompidou, l’héritier de de Gaulle, se produit au moment où le monde et la France entrent dans une grave crise économique qui provoque d’importants bouleversements sociaux.

Valéry Giscard d’Estaing : Né le 2 février 1926 Français

Ancien élève de polytechnique et de l’ENA, élu député en 1956, Valéry Giscard d’Estaing est nommé ministre des Finances en 1962. Mais son plan d’austérité très impopulaire, l’oblige à quitter le gouvernement en 1966. Il devient le porte-parole d’une partie de la droite qui accorde au président de Gaulle un soutien mitigé et il vote non au Référendum de 1969. Il revient au poste de ministre des Finances pendant toute la présidence de Georges Pompidou. Il lui succède en remportant les élections présidentielles de mai 1974, face au candidat gaulliste Jacques Chaban-Delmas et au candidat socialiste François Mitterrand. Le mandat présidentiel de Valéry Giscard d’Estaing est marqué par d’importantes réformes de société, comme l’abaissement de l’âge de la majorité de 21 à 18 ans, la loi sur l’avortement ou IVG (interruption volontaire de grossesse), proposée et défendue par la ministre Simone Veil (d’où son nom de loi Veil), ou encore, l’autorisation du divorce par consentement mutuel. Dans les relations internationales, il fait du couple franco-allemand le moteur de la construction européenne, avec son homologue, le chancelier Helmut Schmidt. Pendant son mandat, le parti gaulliste l’UDR se divise en deux mouvements qui donnent naissance à deux partis : le RPR de

Jacques Chirac (décembre 1976) et l’UDF de Valéry Giscard d’Estaing (février 1978).

Son septennat est aussi marqué par le début d’une grave dépression économique, provoquée à l’origine par le premier choc pétrolier en 1973 (c’est-à-dire, une brutale augmentation du prix du pétrole, décidée par les pays exportateurs de pétrole, dans un contexte politique tendu, avec la guerre du Kippour pendant laquelle les pays occidentaux ont soutenu Israël contre les pays arabes). La principale conséquence de cette dépression économique est la brutale augmentation du chômage. Les échecs économiques de ses deux premiers ministres successifs Jacques Chirac et Raymond Barre sont en partie responsables de sa défaite aux élections présidentielles de 1981, au profit du candidat socialiste François Mitterrand. Valéry Giscard d’Estaing reste actif en politique pendant de nombreuses années, d’abord dans sa région l’Auvergne, en tant que député UDF du Puy-de-Dôme et en tant que Président du Conseil Régional d’Auvergne, puis en tant que député au Parlement européen de 1989 à 1993. En 2002, il est le maître d’œuvre d’un projet de Constitution pour l’Union européenne. Le traité constitutionnel signé par les représentants des États membres de l’Union européenne en octobre 2004 est alors soumis à la ratification nationale dans les différents pays de l’Union européenne. Lors du référendum de mai 2005, une majorité de Français refuse de ratifier le traité constitutionnel, également rejeté en Hollande. C’est donc l’échec du projet constitutionnel.

François Mitterrand : 26 octobre 1916 − 8 janvier 1996 Français

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, François Mitterrand travaille pour le gouvernement de Vichy avant de rejoindre la Résistance. Il est élu député en 1946 puis occupe différents postes ministériels sous la IVe République. Farouche opposant de de Gaulle, il se présente pour la première fois aux élections présidentielles de 1965, mais il est vaincu. Il doit attendre les élections de mai 1981 pour être enfin élu et devenir ainsi le premier président socialiste de la Ve République. Il essaye au cours de son premier septennat de ne pas décevoir les aspirations de la gauche et commence par deux mesures symboliques : l’abolition de la peine de mort et l’allongement des congés payés. Mais la crise économique qui dure, l’échec des tentatives pour résorber le chômage et le mécontentement qui en résulte conduisent à la défaite du parti socialiste aux élections législatives de 1986. Mitterrand doit alors accepter la cohabitation et nomme Jacques Chirac Premier Ministre. Ce dernier mène une politique libérale. Mais François Mitterrand parvient à maintenir sa popularité et est réélu en 1988. Pendant son deuxième septennat, il conduit avec ses premiers ministres successifs une politique plus prudente de modernisation de la société. Sur le plan international, François Mitterrand maintient la politique d’indépendance nationale instaurée par le général de Gaulle, mais en ce qui concerne la politique européenne, François Mitterrand infléchit considérablement la politique de la France et travaille à la transformation de l’Union européenne en une véritable organisation fédérale (citoyenneté européenne et monnaie unique). Mais c’est une faible majorité des citoyens qui ratifie en France le traité de Maastricht en 1992, car les Français acceptent mal l’idée de devoir renoncer à une partie de l’indépendance nationale. En 1993, la nouvelle majorité aux élections législatives oblige François Mitterrand à une deuxième cohabitation et il nomme Edouard Balladur Premier ministre. Celui-ci continue la politique de limitation des déficits, suivie par ses prédécesseurs. François Mitterrand, tombé malade au cours de son deuxième septennat, se retire de la vie politique dès la fin de son mandat en 1995, et décède peu de temps après, le 8 janvier 1996.

Paul Delouvrier : 25 juin 1914 − 16 janvier 1995 Français

Paul Delouvrier est élève à l’École des cadres d’Uriage, créée en 1940 par le Régime de Vichy et destinée à former les élites. Elle est fermée en 1942 par Pierre Laval. À cette date, Paul Delouvrier s’engage dans la résistance. Après la guerre, Paul Delouvrier mène une belle carrière de haut fonctionnaire. Inspecteur des finances, il devient responsable de cabinet, puis participe à la mise en place du Commissariat au Plan de Jean Monnet. Entre 1955 et 1958, il participe à la mise en place et à la création des premières institutions européennes, aux côtés de Jean Monnet : il participe à l’élaboration des traités de Rome et à la création de la Banque européenne d’investissement. De 1958 à 1960, il est chargé par de Gaulle de mettre en œuvre, en Algérie, le Plan de Constantine (un plan de développement économique et social de l’Algérie). Il est nommé délégué général au district de la région parisienne de 1961 à 1969. On lui doit la création de villes nouvelles et la mise en place des premiers plans d’aménagement et d’urbanisme de la région parisienne. Après avoir occupé la fonction de président d’EDF, il termine sa carrière à la présidence de l’Établissement public de La Villette et participe au projet de création de la cité des sciences et de l’industrie. Quelques lieux et bâtiments portent son nom en hommage, comme la gare de Saint-Quentin-en-Yvelines ou le musée de la cathédrale d’Evry.

André Malraux:3 novembre 1901 − 23 novembre 1976 Français

Adolescent, André Malraux se montre rapidement passionné par la littérature et l’art. Mais en 1918, il abandonne ses études au lycée et dès 1919 travaille chez un libraire. Rapidement il noue des amitiés dans le milieu littéraire et devient rédacteur dans deux revues pour lesquelles il écrit des articles et des compte-rendus littéraires et artistiques. En 1923, il part en Indochine où il est arrêté et condamné pour trafic d’antiquités en 1924. De retour en France, il écrit deux romans, La Voie royale en 1930, La Condition humaine en 1933, roman qui lui vaut le Prix Goncourt. Les années suivantes sont marquées par son engagement antifasciste : il participe à la guerre civile espagnole, aux côtés des républicains, en 1936 − 1937, après quoi il écrit Espoir. En 1944, il combat au sein de la résistance française. Après la guerre il devient un proche de de Gaulle et entre au RPF. Quand de Gaulle revient au pouvoir et fonde la Ve République, Malraux est nommé ministre d’État à la Culture de 1959 à 1969. Il continue à écrire de nombreux ouvrages consacrés à l’art et est connu pour ses brillants discours d’hommage. Une de ses plus célèbres oraisons funèbres est celle qu’il écrit pour l’entrée au Panthéon de Jean Moulin en 1964. André Malraux entre à son tour au Panthéon en 1996, vingt ans après sa mort.

Pierre Mendès France : 11 janvier 1907 − 18 octobre 1982 Français

Pierre Mendès France devient avocat après des études de droit et de sciences politiques. Membre du parti radical, il est élu député en 1932 et 1936. En mai 1940, il tente de quitter Bordeaux, ce qui lui vaut d’être condamné pour désertion et emprisonné. Il s’évade, gagne Londres, sert dans l’aviation puis devient membre du Comité français de libération nationale en 1943. En 1945, il est ministre des Finances, puis ministre de l’Économie du gouvernement de Gaulle. Mais il propose un plan d’austérité qui est rejeté et démissionne. Représentant de la France au FMI, il exerce une grande influence sur l’hebdomadaire L’Express, créé en 1953. De juin 1954 à février 1955, il est président du Conseil et permet à la France de sortir de la guerre d’Indochine. Entré en 1956 dans le gouvernement de Guy Mollet, il en sort rapidement car il est contre le renforcement de la répression en Algérie, contraire aux promesses électorales. En 1958, il est contre le retour au pouvoir de de Gaulle et perd son mandat de député de l’Eure aux élections de 1958. Il devient membre du PSU et retrouve un siège de député de l’Isère en 1967. Il refuse d’être candidat aux élections présidentielles, mais soutient les candidatures de Mitterrand, finalement élu en 1981.


 

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