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>>Internet : un nouveau champ de bataille

6 juin 2016
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Depuis le début du 21ème siècle, « terrorisme » est un terme qui revient fréquemment dans l’actualité. Nous nous retrouvons régulièrement spectateurs impuissants face à des actes violents, traumatisants et barbares. Des cellules terroristes sont à l’origine d’attentats, comme celui du 11 septembre 2001 aux Etats Unis ou ceux de Paris, le 13 Novembre dernier. Guidé par leur fanatisme, et entièrement endoctrinés, ce sont les jeunes qui sont le plus souvent utilisés pour commettre ces atrocités. Ces derniers temps, de plus en plus de jeunes français quittent notre pays pour faire le Djihad en Syrie. Cette tendance s’est répandue à cause de la propagande de ces groupes terroristes faite sur internet. En effet, c’est un outil qui permet d’atteindre un très grand nombre de jeunes de par les réseaux sociaux, les sites de recrutement ou encore les forums. Pour y faire face, le gouvernement français, des associations ou même des protagonistes indépendants se sont donnés pour objectif de lutter contre cette propagande islamiste sur internet.

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L’état islamique recrute activement sur internet en postant des vidéos de propagande, des écrits islamistes car ils visent principalement les jeunes au travers de ces derniers. Internet est un outil de prédilection pour cette tâche car il est accessible a tous. Daesh ne s’en sert pas d’une seule façon mais exploite un maximum de ses options. En effet l’Etat islamique se sert surtout des réseaux sociaux pour diffuser sa propagande rapidement et efficacement. Il faut savoir que les réseaux sociaux nous dirigent eux mêmes par suggestions vers ces vidéos. De même, ils ouvrent des forums entiers dédiés à cela ou encore des sites, des « journaux » en ligne... Toutes ces actions ont pour seul objectif d’attirer des jeunes à s’engager au nom de dieu et combattre et mener un combat à leur place. À la suite des attentats de Toulouse la police française a retrouvé dans l’ordinateur de Mohamed Merrah, le terroriste, des sites djihadistes régulièrement consultés des écrits extrémistes enregistrés ainsi qu’un grand nombre de vidéos de propagande. Il est évident que les terroristes responsables des attentats de Paris et autres se sont abreuvés des m^mes références.

Le gouvernement a réagi de manière stratégique, il a pris des mesures de préventions avant de lutter directement contre les djihadistes, pour réduire, ou limiter le nombre de départs. Il a contribué à la diffusion d’une série de quatre messages télévisés poignants et émouvants.Dans chacun d’eux une personne témoigne du départ d’un fils ou d’une sœur pour le Djihad en Syrie. Ici, le but est de produire un contre discours dissuasif. A la fin de ces courts métrages, le numéro vert s’affiche. Il correspond à une plateforme créée en avril 2014 pour le signalement des candidats au djihad. En complément, une campagne gouvernementale #stop-djihadisme a été mise en place sur le net pour stopper la propagande islamiste.

Diverses mesures ont étés prises pour lutter contre la propagande islamiste sur internet et le djihadisme : Premièrement, la loi pourrait connaître des modifications toujours dans le but de lutter contre cette propagande islamiste. Un article contenu dans un projet de loi devrait permettre aux autorités administratives de demander à l’éditeur d’un site internet de retirer un contenu illicite sous 24 heures après quoi le site sera bloqué par les fournisseurs d’accès. Mais les choses ne sont pas si simples et les méthodes utilisées pour bloquer des sites connaissent des limites (certains dispositifs sont facilement contournables). Ensuite un débat a été lancé entre les représentants de Google ,Facebook, Twitter, Microsoft... Mais les discussions n’ont pas abouti. Des systèmes permettant d’identifier les voyageurs « à risques »,ont étés créés ou encore la relance du débat sur les fichiers des données de passagers qui permettent de repérer ceux qui partent ou reviennent des zones de combats. Enfin, il faut savoir que la France et l’Allemagne ont été les plus insistantes pour réclamer une adaptation des règles de l’espace Schengen, qui regroupe 26 Etats européens - dont 22 membres de l’UE. Le Code Schengen interdit de rendre systématiques les contrôles aux frontières.

(JPG) L’état et les associations officielles ne sont pas les seules à se dresser face à Daesh. En effet un groupe de hackers libres : les « anonymous » a décidé de rejoindre le combat. Leurs moyens étant limités ils ne peuvent malheureusement pas être efficaces.Tout de même ils sont parvenus à fermer un réseau social djihadiste conçu sur le modèle de Facebook « salafabook » . Ils ont également inondé de messages des conversations entre djihadistes ainsi que livré une liste de compte twitter présumés djihadistes au modérateur du site qui les ont immédiatement supprimés. Ce n’est pas tant l’efficacité des attaques des Anonymous qui est remarquable mais le message qu’ils transmettent. Les attaques de Daesh avaient pour cible les valeurs de la France et des Lumières, ainsi que les valeurs d’Anonymous. Ce genre d’initiatives peut montrer aux terroristes qu’une société ouverte et libre ne se laisse pas faire, et dispose de nombreuses ressources pour combattre le terrorisme, en ligne ou dans la réalité.

Malgré tous les efforts réalisés par les autorités, on rencontre plusieurs limites dans cette lutte contre la propagande islamiste en ligne. Au niveau du blocage administratif, le problème majeur est que le fait de fermer un ou plusieurs sites djihadistes n’empêche pas les créateurs d’en ouvrir un autre de la même manière. Les utilisateurs de ces sites savent et peuvent très facilement trouver à nouveau le site qui remplacera le précédent. Mais il y a un autre problème de taille : Les visiteurs de ces sites évoquent la liberté d’expression, et le gouvernement se retrouve confronté à un problème d’ordre juridique. Quant aux associations et aux contre-discours les individus qui consultent des sites radicaux ne sont pas interpellées par ce messages ou n’y prête aucune attention les personnes qui le seront ne sont pas forcément susceptibles de partir pour le djihad. Pour les Anonymous, les limites se font encore plus ressentir. Leurs actes et leurs statuts ne leur autorise que de très minces opérations. En plus de cela, Twitter est le seul réseau social qui dès le début a accepté de fermer des comptes sur de simples présomptions. Le plus gros obstacle à cette lutte reste donc l’immensité d’internet, le nombre croissant de réseaux sociaux et leurs leaders qui ne coopèrent pas toujours ou de façon partielle, voir même superficielle.

D’une manière générale les moyens mis en œuvre pour lutter contre la propagande islamiste sur internet sont plus que nécessaires mais sont souvent inefficaces. Le gouvernement n’est pas le seul responsable de l’inefficacité des mesures qu’il a mis en place. Que ce soit par le blocage administratif des sites de propagande ou par le biais de messages de contre-discours la menace de propagande djihadiste sur le net subsiste. La lutte contre la propagande djihadiste sur internet est donc un combat au quotidien de taille sur un champ de bataille tout aussi vaste.

José et Alizée, 21 mars 2016

*Photos extraites de la banque d’images libres de droits Pixabay.


 

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