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>>Candy Crush : la cruche, c’est vous !Un jeu tout en douceur qui écrase votre porte feuille. Chaque mois, ils sont 356 millions de joueurs à jouer à Candy Crush, édité par King, ce jeu enfantin qui consiste à écraser des bonbons. Ce succès s’explique sûrement par la gratuité de l’application , mais est-elle réellement gratuite ? A l’instar de tous les jeux addictifs et accessibles sur la toile, King utilise une logique simple : appâter, rendre dépendant et extorquer ! ![]() capture d’écran de Jeanne et Céline Il existe 2 types de jeux sur internet : ils peuvent être téléchargés ou bien sont disponibles en ligne (pas besoin de téléchargement pour pouvoir y jouer). Ensuite parmi ces jeux, il existe différentes offres. Une des plus connues est l’offre « premium », c’est à dire, un jeu qu’on paye une fois et on a accès à toute l’intégralité du jeu, et l’offre « free », un jeu entièrement gratuit . Il y a également les jeux de type freemium [mot-valise associant le terme "free" (gratuit) et premium)] qui proposent une offre à la fois gratuite et payante ( jeu gratuit au téléchargement mais avec des fonctionnalités payantes ) . Enfin nous pouvons retrouver des jeux avec une offre par abonnement (on paye x somme par mois, et si on ne paye plus on n’a plus accès à l’intégralité du jeu). Sur internet, on peut y retrouver des centaines de milliers de jeux en tout genre. Les jeux payants sont généralement de meilleures qualités que les jeux gratuits ( il existe plusieurs exceptions dans les deux cas). Certains jeux sont proposés gratuitement au téléchargement. Des options sont ensuite proposées à l’achat, c’est le model freemium. Voici une liste non exhaustive des bonus et fonctionnalités que nous pouvons retrouver à l’achat dans des boutiques "virtuelles" : Vies, nouvelles missions ou univers pour augmenter la durée du jeu Options pour équiper un personnage Bonus pour finir une mission ( par exemple dans Candy Crush, des déplacements supplémentaires ou des bonbons spéciaux ) Accessoires pour enrichir un univers ( dans des jeux de décorations ou de simulations ( ferme, restauration...), on peut acheter des meubles, des plantes...) Dans les boutiques virtuelles, nous pouvons retrouver des packs de bonus qui peuvent varier d’environ de 4€ à 99€. Le principe du jeu Candy Crush est bien simple : il faut créer des combinaisons de 3 bonbons de même couleur afin de marquer des points. Un univers très enfantin avec des couleurs vives, des personnages mignons et des musiques entraînantes. Ce jeu est très populaire et 700 millions de parties ont été jouées chaque jour dans le monde en 2014 ( source : on n’est plus des pigeons !). De plus, il existe actuellement plus de 2000 niveaux. Les créateurs du jeu en rajoutent au fur et à mesure. Ce jeu supposé "gratuit" rapporte des millions à son éditeur King et lui a permis de rentrer en bourse en 2014. ![]() capture d’écran de Jeanne et Céline Si nous perdons 5 parties, on n’a plus de vie, alors nous devons attendre plusieurs minutes pour que les vies "se rechargent", une fois qu’elles le sont, on peut continuer à jouer. Et ainsi de suite... C’est à ce moment que le jeu nous propose d’acheter des vies (avec de l’argent réel) ou des bonus afin de terminer les niveaux plus facilement. Les joueurs qui n’ont pas de patience les achèterons. Candy Crush est donc un jeu de type freemium, voire " Pay to win". Traduit littéralement par " payer pour gagner" Candy Crush propose des bonus pour avoir des avantages significatifs. L’argent devient donc un moyen de gagner. Mais les éditeurs de Candy Crush sont encore plus malin ! Même si vous êtes par exemple un joueur qui dépense aucun sous, ils vous propose de gagner des vies en envoyant des notifications du jeu à vos amis Facebook. Candy Crush pourra se faire encore plus connaître et aura plus de chances à trouver des joueurs qui pourront être amener à payer. Thomas Gaon, une psychologue clinicien est un membre de l’OMNSH (Observatoire des Mondes Numériques en Sciences Humaines) affirme : « L’algorithme présent derrière chaque plateau est paramétré pour ne pas décourager le joueur(...) Le cycle de récompense est lui aussi bien ajusté. Le temps entre les efforts faits et l’accès au niveau supérieur où le gain de coups supplémentaires est habilement rythmé pour ne pas lasser ». (source : allodocteurs.fr : Pourquoi le jeu Candy Crush rend-il accro ?). Candy Crush adopte un mécanisme particulier. En effet, dès le début, il arrive à reconnaître la performance des joueurs : si ce dernier est débutant ou un confirmé. Il règle donc la difficulté. Ce mécanisme est connu sous le nom de "First User Experience" ( Première expérience de l’utilisateur) qui a pour but de montrer une bonne visualisation du jeu au joueur ( ce dernier joue sans problèmes et sans trop de difficultés) afin de le faire revenir le lendemain. Si ce joueur est séduit et qu’il parvient à gagner des niveaux dans le jeu, Candy Crush va ensuite adopter la méthode de frustration : même en jouant bien, le jeu nous bloque (il rend les niveaux quasiment impossible à gagner), et nous propose de manière implicite d’acheter des bonus pour continuer, avancer. C’est frustrant et quand on fruste le joueur, il va être amener à payer. Emmanuel Guardiola nous le confirme :“Les niveaux excessivement durs du jeu ne reposent pas sur le talent du joueur mais sur le caractère aléatoire de la répartition des bonbons. Pour réussir à les passer, il faut avoir la patience de les retenter quarante fois, ou acheter des bonus pour y parvenir plus vite.”
Nous allons encore s’intéresser sur les joueurs. La plupart de Candy Crush ne débourse pas un centime ! D’autres craquent et payent de temps en temps ! Mais comment se fait-ils que King arrive avoir une recette de plus de 400 000 $ par jours ? C’est grâce aux joueurs dit "baleines" : ce sont des joueurs qui dépensent de grosses sommes d’argent et qui jouent régulièrement au jeu. Pour certaines personnes, les dépenses peuvent aller jusqu’à des milliers de dollars ! Heureusement ces "baleines" représentent une minorité des joueurs de Candy Crush : 1%. Ce qui permet tout de même de rapporter beaucoup d’argent à King ! Un jeu quasiment impossible à terminer, à moins de payer ...
Nous savons maintenant que le principe des jeux freemium, est de proposer une bon visuel, simple et accessible pour tous, en donnant tout de même suffisamment d’activités pour faire revenir le joueur quotidiennement. Cette méthode aura pour effet, qu’ une fois le joueur ayant atteint sa limite du jour, ferra fasse à une envie de continuer. Cette frustration l’incitera à visiter une boutique virtuelle incluse dans le jeu où il dépensera de l’argent réel ( non virtuel) dans des bonus qui lui permettront de continuer. Donc, face à cette frustration, l’un des remèdes est de passer par la case "micro-transactions". Ces agissements entraîneront une certaine forme d’addiction.
Par exemple pour Candy Crush ces problèmes d’addictions sont également dûs :
En 2012, Apple, une entreprise multinationale américaine qui conçoit et commercialise des produits électroniques grand public (des ordinateurs personnels, des logiciels informatiques, smarthphones) a été poursuivi en justice. En effet, aux Etats-Unis, un père a demander des dédommagement envers Apple. Sa fille de 9 ans, a réalisé des "achats in-app" dans 2 jeux sans s’en rendre compte. Elle a dépensé 200 dollars de bonus, or ce jeu a été reconnu comme "gratuit" par l’Apple Store. Apple, pour sa défense dénonce les parents qui ont communiqué le mots de passe ITunes à leur(s) enfant(s). et donc ce sont leur faute si leur enfant payent des bonus dans les jeux ou des applications payantes. Le tribunal ne fut pas convaincu par Apple. De nos jours, les parents sont plus vigilants grâce aux polémiques qu’à créer Apple et les jeux freemium (contrôle parental). ![]() capture d’écran de Jeanne et Céline Pour conclure, les jeux sur internet ne sont pas tous gratuits. Des jeux supposés "gratuits" sont des jeux freemium. Ces derniers possèdent des boutiques virtuelles, et utilisent diverses méthodes pour amener les joueurs à payer. Comme dit Jason Flitzpatrick :" If you’re not paying for it ; You’re the Product" ( si tu ne payes pas, tu es le produit) . Autrement dit, nos historiques de navigations, nos informations sur les réseaux sociaux, les jeux , les contenus de nos mails sont de précieuses informations pour les sociétés publicitaires sur internet. Internet est un domaine public, tout le monde voit ce que nous faisons. L’anonymat n’existe pas. Soyons vigilants et ne tombons pas dans le piège ! Céline et Jeanne |