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>>L’Historien et les Mémoires de la Guerre d’Algérie (essentiel)L’Historien et les mémoires de la guerre d’Algérie.Quelles sont donc les mémoires de la guerre d’Algérie ? Quelles relations entretiennent-elles entre elles ? Dans ce contexte, les historiens peuvent-ils faire entendre un discours dépassionné reposant sur des réalités vérifiées ? I - 1962-1980 : La divergence initiale des mémoires officielles de part et d’autre de la Méditerranée ...a) En Algérie, la mémoire est alors mythifiée ► Le FLN au pouvoir impose un unanimisme du récit officiel de ce qu’il nomme « révolution nationnale ». Il s’agit alors du mythe de l’unité du peuple algérien. ► Les faits d’armes sont commémorés (ex : Palestro). ► Guy Pervillé parle alors d’hypermnésie. ► Benjamin Stora et Mohammed Harbi évoque également un frénésie commémorative. ► La mémoire officielle transmise par le FLN occulte les crimes de guerre commis par les indépendantistes (mutilations de Palestro). ► Elle insiste plutôt sur les violences commises par l’armée française (torture). « La Bataille d’Alger » de Gillo Portecorvo (1966) en est l’exemple concret. b) En France, elle est « ensevelie » [Benjamin Stora] ► « La Bataille d’Alger » est interdit dans les salles ► Les autorités françaises cachent la vérité sur les « événements d’Algérie » ► Amnésie, politique de l’oubli : les actes de tortures niés ou présentés comme exceptionnels ► Pas de commémoration, oubli volontaire c) Les rapports entre mémoires officielles et histoire sont alors difficiles. ► Problème d’accès aux sources : les archives sont confidentielles, inaccessibles ► En France, les travaux sont rares : "Avoir 20 ans des les Aurès" de René Vautier ► En Algérie, la censure interdit un discours historique non conforme au discours officiel ► Marc Ferro : « guerre de la libération » « sous surveillance » II - ... n’empêche pas l’émergence de groupes porteurs de mémoires rivales voire conflictuelles (ensemble de la période).a) La mémoire ignorée des rapatriés d’Algérie ► 700 000 pieds-noirs rapatriés en 1962 ► Retour difficile en métropole : trahis par De Gaulle ► Nostalgie du passé colonial sous ses aspects positifs : « nostalgérie » b) La mémoire ignorée des harkis. ► Les harkis sont abandonnés par le gouvernement français et massacrés par le FLN ► Malgré le cesse-le-feu, 70 000 victimes harkis ► En France, ils sont en margent de la société et réclament une meilleure considération ► En Algérie, ils sont présentés comme des traîtres. c) La mémoire des enfants d’immigrés. ► Le « Marche des Beurs » (1983) : malaise social des enfants d’immigrés lors des 30 glorieuses ► Difficulté à se faire une place dans la société française ► Groupe de mémoire demandant un autre discours sur la guerre d’Algérie d) La mémoire des anciens combattants. ► Anciens combattants considérés comme tels qu’à partir de 1999 (FNACA) ► Les soldats publient leurs mémoires, mais cela est plus difficiles pour les appelés ► Difficulté de raconter les horreurs de cette guerre e) En Algérie la contestation de la mémoire du FLN. ► Les berbères dénoncent l’unanimisme de la mémoire officielle du FLN. ► Mise en avant de la diversité des combattants indépendantistes réclamée ► Mouvements islamistes en opposition au FLN III - Entre crises et convergences des mémoires (1980-nos jours)a) Les progrès de l’Histoire... ► Années 80 : ouverture partielle de certaines archives ► Travail scientifique rigoureux : premier universitaire sur l’Algérie en 1988 ► Rappel de la répression meurtrière de la manifestation organisée par la section française du FLN (1961) ► Le général Aussaresses reconnaît les tortures et éxécutions sommaires b)...n’empêche pas que des tensions demeurent sur les enjeux de mémoire entre l’Algérie et la France. ► Demande de l’Algérie d’une repentance unilatérale à la France ► Loi sur les bienfaits de la colonisation : cessité mentale et négationnisme d’après le président algérien Bouteflika ► François Hollande parle en Algérie de « système profondément injuste et brutal » c)...et en France. ► Officialisation de la « Guerre d’Algérie » (1999) ► Appelés et soldats obtiennent le statut d’anciens combattants ► Le « 19 mars » est contesté par des groupes de mémoires (harkis et pieds-noirs) ► Loi sur le rôle positif de la colonisation constestée ► Abrogation un an plus tard par Jacques Chirac Conclusion : ► « La Bataille d’Alger » : reflet des tensions mémorielles liées à l’Algérie ► Plusieurs mémoires parfois en conflit ► L’Histoire rationalise peu à peu ces mémoires ► Les polémiques demeurent Source : Cours d’Histoire de Mr Nérée sur L’Historien et les Mémoires de la Guerre d’Algérie, http://www.ubiqwity.com/ubik1/ubik1access/cahiers/terminale/terminaleS/histoire/1memoire/1historienmemoirealgerielecon.htm |