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>>Fiche cours : Le continent américain entre tensions et intégrations régionalesUn continent est une vaste étendue de terre entourée d’océans pour être complet nous devons inclure dans notre étude l’espace caribéen qui géographiquement et historiquement appartient à « l’hémisphère américain ». Il est peut-être possible d’exclure de notre propos les territoires lointains du pacifique (Hawaii, île de Pâques). Ce continent rassemble sur plus de 42 millions de km², 35 Etats. L’intégration peut-être comprise ici comme la capacité des Etats de cette région du monde à fonctionner ensemble et à échanger. Dans certains cas l’intégration peut aller jusqu’ à l’adoption de normes communes dans des instances de gouvernance supranationales. Mais cette région a connu et connait des conflits, des oppositions, des affrontements, pour le dire autrement des tensions. Problématique : Quels sont les éléments qui favorisent l’intégration régionale en Amérique ? Quelles sont les limites de cette intégration et les tensions qui parcourent le continent ? I La réelle intégration du continent ... a) ......sur la base de propositions étasuniennes... Plan économique 1994 signature des accords de l’ALENA (Etats-Unis, Canada, Mexique) => création d’une zone de libre échange (marchandises et capitaux circulent librement). Ainsi le développement économique mexicain augmente. 80% des exportat° mexicaines vont vers les Etats-Unis => Mexique dépendant de l’économie américaine et en concurrence de plus en plus avec les asiatiques. 2000 idée étasunienne d’une zone de libre échange américaine (ZLEA) —> pas encore mise en place. Plan géopolitique : Mise en place de l’organisation des Etats américains par les Etats-Unis : permet de relayer leur influence sur le continent b) ....et de propositions latino américaines Pour faire face au projet d’intégration américaine, mise en place en 1980 du MERCOSUR par le Brésil, l’Argentine, le Paraguay, l’Uruguay. Rejoint par la suite par la Bolivie, le Chili, le Pérou, la Colombie et l’Equateur. Mais il connaît des limites depuis :
c) Les flux traduisent l’existence d’intégrations régionales De nombreux flux animent « l‘hémisphère américain », tels que ceux de marchandises. Pays latino américains et caribéens commercent beaucoup avec le nord du continent : 2012 leurs échanges > à ceux avec la Chine. A cause des modèles de dév choisis. Chili, Brésil ou Pérou basent à nouveau leur croissance sur exportations produits primaires ou peu modifiés. Observation :
Ainsi ; économies plus concurrentielles que complémentaires. Puisque faibles échanges entre pays de l’AL. Les Caraïbes = bon exemple : Martinique ne réalise que 2% de ces échanges avec ses voisins antillais. Mais il existe des solidarités régionales qui bénéficient à la Caraïbe : programme Petro Caraïbe (Venezuela fournit du pétrole à 18 pays caribéens dont Cuba) Flux de capitaux : Maquilas à capitaux américains sur territoire mexicain. Transferts financiers des migrants participent aux mvts de capitaux. 2011 AL bénéficie de 60 milliards de dollars de « remesas ». Aussi mondialisation illicite, avec paradis fiscaux (Belize, îles Caïmans...) qui reçoivent des fortunes cherchant à échapper au fisc ou provenant de trafics divers et cherchant à être blanchies. Flux migratoires : Majorité flux Sud-Nord. Ainsi, hispaniques = 16% de la Population étatsunienne (env. 50millions de personnes). Mais aussi flux Sud-Sud, vers Venezuela, Argentine, Brésil. 2006 Argentine lance une grde régularisation des sans papiers. Flux touristiques : 60millions d’arrivées en AL (en augmentation) avec des pôles (Punta Cana, Acapulco, Cancun) II... connaît cependant des limites a) Des obstacles et des freins à l’intégration demeurent. Contrairement aux accords Schengen, ALENA ne permet la libre circulation des ressortissants. Canada fixe unn quota d’immigration et la Secure Fence Act de 2006 sécurise frontière Mexique/Etats-Unis.
D’autres Etats cherchent également à limiter ces mobilités :
b) L’intégration des territoires est inégale .... A l’échelle du continent on peut distinguer :
Mais cette typologie ne doit pas cacher de profondes disparités intra-étatiques :
Il existe aussi des villes globales (Sao Paulo, Mexico...) très peuplées, bien équipées et connectées aux réseaux internationaux. A autre échelle, métropoles sont traversées par de profondes disparités socio-spatiales. Prospérité latino-américaine pas équitablement répartie. 50% pop° pauvres au Nicaragua, Honduras, Guatemala. A Caracas, quartiers d’habitas précaires = ranches. Pop° urbaine croit du fait de l’exode rural. Ainsi se dév la criminalité et l’économie informelle. 12/20 pays des plus violents sont en AL et aux Caraïbes. Armée utilisée pour rétablir l’ordre parfois. Quartiers pauvres jouxtent quartiers aisés, qui se protègent par isolement et sécurisation. Appelés condominiums au Brésil et Gated Communities aux États-Unis et ailleurs sur le continent, elles fonctionnent comme un archipel surnageant au dessus de la misère. c) ... contestable et contestée. Faire dépendre sa croissance et son développement sur l’exportation de produits primaires ou faiblement modifiés peut être risqué car les revenus sont fixés par pays du Nord. => faibles diversification est un danger. Importations produits étrangers nuisent aux productions nationales (Venezuela 2014). + grdes agricultures intensives peu créatrices d’emplois. Prb dans la redistribution des revenus des ressources primaires : territoires concernés reçoit peu comparé à la capitale ou aux investisseurs internationaux (périphérie chilienne). Reprimarisation pose prb sur sociétés et environnement :
III Une intégration réorientée ... a) avec la mise en place de nouvelles instances de gouvernance motivées par le refus des conditions de l’intégration dans la mondialisation. Mise en place de nouvelles organisations régionales. Cherchent à renforcer des solidarités économiques et/ou politiques et parfois s’oppose à influence nord américaine. EU peinent à mettre en place une ZLEA : opposition du MERCOSUR et du Venezuela, de la Bolivie et de l’Equateur.
Alliance bolivarienne pour les Amériques luttent contre la domination des EU et est contre l’impérialisme et le capitalisme. 8 membres dont Cuba et Venezuela.
D’autres organisations cherchent à faire contrepoids à l’influence étatsunienne :
b) avec la proposition de modèles de développement et de gouvernance différents 2001, modèle libérale d’austérité prôné par le consensus de Washington et le FMI trouve ses limites lors de crise qui précipite Argentine au bord de la faillite. Ajd encore, les logiques visant à réduire les dépenses publics contestées : manifestations étudiantes Chili 2011, et Brésil 2013 Venezuela, le président Hugo Chavez ajd décédé proposa un modèle social qualifié de populiste mais favorable aux catégories les plus humbles. Malgré des élections son exercice du pouvoir semblait autoritaire. Bolivie d’Evo Morales et Equateur de Rafael Correa proposition de nouvelles formes de pouvoirs basées sur procédures participatives. Avec le commerce équitable encouragé qui garantit le niveau de revenu des agriculteurs, le dév économiques se dit plus respectueux de l’environnement. Multiculturalisme favorisé. Décentralisation lancée en Colombie et au Venezuela. Uruguay, politique de José Mujica s’approche de ces logiques Même à Cuba, où Fidel Castro affaibli remplacé par son frère Raul, changements perceptibles : depuis 2011, les entreprises individuelles autorisées. c) avec l’élargissement des horizons. Les investissements chinois en Amérique latine sont en croissance constante (achat de terres, prise de participation dans des entreprises minières et autres IDE). + la Chine investit à son tour dans les maquilas mexicaines. Comme projet de ZLEA met du tps, EU se tournent vers l’Europe —> projet de grand marché transatlantique vise à mettre en place une Zone de Libre Echange Transatlantique. Depuis une dizaine d’année, liens entre AL et Asie : Grâce au Pérou, Chili, Mexique membre de l’APEC. Ces derniers + Brésil exportent leurs produits primaires là-bas. Investissements chinois en croissance constante (achats de terre, IDE...). Chine investit ds Maquilas mexicains. Infrastructures réalisées pr renforcer intégration. Depuis 2000, prg IIRSA (Initiative pour l’intégration de la région sud-américaine) crée axes transversaux dépassant logiques nationales. La mondialisation illicite également affectée par changement de contexte :
+ Observation d’une réorientation des flux migratoires : AL à nouveau attire des Européens (Espagne). 2010, 60% des émigrés espagnols dirigés vers l’AL. Conclusion : Le continent américain participe donc à la mondialisation. Ses productions s’inscrivent dans les flux globaux et l’espace est attractif à des titres divers. Dans le cas de l’Amérique latine, on observe une tendance à la reprimarisation de l’économie. Mais cette intégration est inégale. Le continent compte à différente échelles des centres d’impulsion de l’économie mondiale qui vont du pôle de la triade à la ville à prétention mondiale. Mais on y trouve également à différentes échelles des espaces en marge ou dominés dans la mondialisation, que ce soit la favela brésilienne ou le PMA haïtien. Au-delà de ces inégalités, le continent n’est pas non plus à l’abri des conflits. L’influence américaine dans la région est contestée par certains Etats ou par certains mouvements politiques. Il existe également des litiges interétatiques liés à différents motifs. Si les guérillas semblent moins virulentes désormais dans la région certains mouvements les entretiennent sur fond de contrôle de revenu de la drogue. Ce trafic alimente d’ailleurs également la violence dans les métropoles américaines. Dans ce contexte, les Etats américains se tournent parfois vers d’autres horizons plus lointains. |